Le voyage pédestre, un outil pédagogique novateur de la « Spätaufklärung »

  • Pedestrian Travel as an Innovative Pedagogic Tool in the “Spätaufklärung”
  • Die Wanderung, ein neuartiges pädagogisches Instrument der „Spätaufklärung“

DOI : 10.57086/sources.71

p. 13-37

L’apparition à la fin du xviiie siècle d’un nouvel outil pédagogique, le voyage pédestre, apparenté aux exercices corporels, représente une petite révolution. Il est utilisé par les Philanthropes en symbiose avec leurs programmes scolaires, car ils considèrent que ses apports didactiques, moraux et physiques répondent aux préceptes des Lumières. Cette avancée résulte d’un mouvement de réforme des pratiques pédagogiques, d’une nouvelle conception des rapports entre le corps et l’âme, ainsi que de l’avancée des connaissances médicales et de la popularisation de la Wanderung (voyage pédestre) en tant que mouvement de contestation socio-politique. De nombreux enseignants s’inspireront des Philanthropes, et la littérature pour la jeunesse répercutera cette innovation émancipatrice.

In the late 18th century, pedestrian travel, as a type of physical exercise, developed as a groundbreaking pedagogic innovation. It was included by Philanthropinists into their educational program because they considered that its didactic, moral and physical contributions met the precepts of the Enlightenment. This progress resulted from a movement to reform pedagogic practices, a new conception of the relationships between the body and the mind, as well as from the progress of medical science and the widespread adoption of Wanderung (pedestrian travel) as socio-political protest. The Philanthropinists’ ideas inspired numerous teachers, and children’s literature reflected and promoted this new instrument of emancipation.

Als am Ende des 19. Jahrhunderts die Wanderung als neues pädagogisches Instrument in Erscheinung trat, war dies eine kleine Revolution. Die Philanthropen nutzten dieses Instrument im Rahmen ihrer Schulprogramme, da sie seine didaktischen, moralischen und physischen Effekte im Einklang mit ihren Grundsätzen sahen. Diese Erneuerung stand im Zusammenhang mit der reformpädagogischen Bewegung, einer neuen Konzeption des Verhältnisses zwischen Leib und Seele, dem Fortschritt der medizinischen Kenntnisse sowie der Popularisierung der Wanderung als soziopolitische Protestbewegung. Zahlreiche Lehrer ließen sich in der Folge von den Philanthropen inspirieren, und die Jugendliteratur trug diese emanzipatorische Innovation weiter.

Outline

Text

L’apparition, à la fin du xviiie siècle, du voyage pédestre (Wanderung1) comme nouvel outil pédagogique est ressentie comme une innovation spectaculaire. La Wanderung, à l’origine un mouvement de contestation socio-politique des adultes de l’élite cultivée2, avait rapidement fait son entrée dans des établissements-pilotes d’obédience philanthropique, où elle était programmée dans l’emploi du temps hebdomadaire. Elle faisait partie des nombreux exercices physiques (« Leibesübungen ») proposés par leurs pédagogues pour que le corps des jeunes se développe harmonieusement et devienne ainsi un réceptacle robuste et sain pour l’âme3.

La réémergence de l’éducation physique lors de la Spätaufklärung (ou « Secondes Lumières ») a fait l’objet de publications d’inégale qualité abordant le sujet essentiellement sous l’angle sportif4. Or, la Wanderung, qui y est rarement évoquée, n’est pas considérée à cette époque-là comme un sport (terme moderne qui ne recoupe qu’incomplètement ce qu’on nommait alors Gymnastik ou Turnkunst), mais comme un exercice corporel intégrant plusieurs autres matières ; de même, les voyages pédestres sont bien loin de représenter « une interruption du quotidien scolaire » (Gräfe) ou des « excursions extra-scolaires » (Bernett) ‒ les loisirs non accompagnés d’un apprentissage étant alors désapprouvés, car moralement nocifs. Ces ouvrages manifestent une méconnaissance de l’Aufklärung qui mène leurs auteurs à faire abstraction des métamorphoses socio-culturelles significatives qui se font jour au tournant des xviiie et xixe siècles, et à négliger la dimension religieuse et morale de la pédagogie intégrale des Philanthropes5. Les auteurs oublient également de mentionner la détermination de ces pédagogues à faire participer les élèves féminines à certains exercices gymniques et à des Wanderungen.

En revanche, des études minutieuses de chercheurs comme Ulrich Herrmann6, Alexa Craïs7 ou Martin Goldfriedrich8 restituent une vue plus ex-acte et plus nuancée des courants pédagogiques de la fin du xviiie siècle et des concepts philanthropiques, dont la notion de mobilité.

L’objectif de cet article consistera donc en une analyse approfondie d’une telle innovation, tant de ses principes que de son application pratique, en la remettant en perspective. Nous constaterons alors qu’elle résulte de la convergence de plusieurs autres évolutions, que l’on pourrait qualifier de subversives9. Tout d’abord, la réforme progressive et laborieuse des pratiques pédagogiques dans les États du Saint-Empire sera évoquée, ainsi que les réflexions théoriques sur lesquelles elle s’appuie. Ensuite, nous verrons comment une conception théologique novatrice des rapports entre le corps et l’âme va inclure la marche en pleine nature dans l’enseignement religieux. En outre, l’avancée des connaissances médicales promeut l’ambulation au rang de médication. Enfin et surtout, nous examinerons comment la montée en puissance de la Wanderung en fait une référence incontournable pour les pédagogues innovateurs. Il conviendra par ailleurs de déterminer dans quelle mesure cet outil pédagogique a fait école en dehors des établissements philanthropiques au cours de la Spätaufklärung, puis, pour conclure, de se pencher brièvement sur son évolution ultérieure.

Les prémisses

La réforme des pratiques pédagogiques comprend trois volets : tenir compte des besoins de l’enfant, se dégager de l’emprise de l’État et de l’Église, et développer le corps dans la même proportion que l’esprit. Jusque là, l’éducation des enfants dans le Saint-Empire se bornait en général à apprendre à lire, écrire, compter, à connaître le catéchisme et des cantiques par cœur, et à obéir, le tout assorti de divers châtiments corporels10. Les nouveaux péda-gogues s’appuient sur deux préceptes de l’Aufklärung, résumés par Kant : « Aie le courage de te servir de ton propre entendement ! » et « L’homme ne peut devenir homme que par l’éducation11 ». L’être humain étant considéré comme perfectible, il peut être transformé intérieurement par l’éducation, la culture et la morale12. Comme John Locke et Rousseau, la pédagogie innovatrice voit l’enfant d’abord comme être humain possédant sa propre dignité et capable d’entendement : elle se fonde donc sur son individualité pour lui inculquer une Gesittung13 et façonner un futur citoyen émancipé, responsable et tolérant en développant chez lui une pensée et un jugement autonomes. Pour cela, l’enseignant est tenu de laisser l’élève faire ses propres expériences avec les autres enfants et les adultes, avec les choses et les êtres vivants, par le biais d’une prospection ludique (Anschauungsunterricht14), de travaux pratiques et de voyages, car il apprend mieux et plus facilement quand la matière éveille son intérêt et qu’il est encouragé par un système de récompenses et de compliments15 exempt de châtiments corporels. Cette nouvelle pratique d’ap-prentissage suscitera un débat public – caisse de résonance et légitimation des revendications politiques de l’élite cultivée – et mènera à l’émergence des sciences de l’éducation.

Même si elle est parfois innovante16, l’emprise de l’Église sur l’éducation reste dominante : de ce fait maints réformateurs suggèrent que l’enseignement se laïcise17, et, en outre, ne soit plus uniquement l’affaire de l’État, mais aussi de la collectivité18. Ils réclament une pédagogie tenant compte des différents stades de développement de l’enfant19, ainsi qu’une formation professionnelle des édu-cateurs.

La réforme de l’enseignement et de l’éducation se place dans un vaste programme de réformes économiques et socio-culturelles, et en est la condition préalable. Suite à la guerre de Sept Ans, le Saint-Empire doit faire face à un retard économique et technologique considérable, à un accroissement substantiel de la population et au paupérisme consécutif aux mauvaises récoltes, ce qui précipite les États dans une grave crise conjoncturelle. Parallèlement, l’Aufklärung se propage au sein de l’élite cultivée, tandis que le Mittelstand20 exalte l’efficacité et la quête de résultats, aboutissant à une demande accrue d’ « Indüstriosität21 ». C’est la nouvelle pédagogie, pratiquée dans des établis-sements modernes, qui est censée montrer le chemin : elle apparaît comme le garant d’un renouveau de l’homme22 et de la maîtrise qu’il aurait alors de lui-même et de son histoire. Des auteurs comme Resewitz ou Bahrdt23 veulent désormais éduquer de futurs citoyens « éclairés », diligents, capables d’exercer divers métiers et de participer ainsi à la prospérité de leur pays24, et pas uniquement des « savants ». Cet aspect utilitariste de l’éducation va générer, principalement en Prusse, l’idée d’une éducation nationale qui deviendrait un moteur efficace du développement des États25.

Les pédagogues réformateurs incitent également à élever le niveau intellectuel et moral des jeunes filles26 du Mittelstand par une éducation appro-priée. En effet, le rôle de la femme dans la société urbaine bourgeoise ayant évolué, la future épouse va être maintenant chargée de plus grandes responsabilités au sein de la famille.

Que l’enseignement ne se focalise plus sur les enfants de la noblesse constitue un indice de l’influence économique et sociale croissante des Gesittete Stände fortunés entre la fin du xviiie et le milieu du xixe siècle, de même que du prestige revêtu à leurs yeux par la culture et l’éducation27.

C’est, entre autres, suite aux progrès de la médecine que les Leibesübungen28 vont prendre une place inusitée dans la réflexion pédagogique, en particulier chez les Philanthropes. L’idée antique d’éduquer le corps dès l’enfance fait sa réapparition, et pour la première fois dans le contexte scolaire. Le développement de l’hygiène publique29, le taux élevé de la mortalité infantile, ou encore la nouvelle conception de l’enfant y ont sans doute incité. Les motivations s’avèrent toutefois hétérogènes : la majorité des pédagogues, même réformateurs, n’oublie pas la finalité militaire30 de la culture physique ; d’autres mettent l’accent sur le développement harmonieux et complet de l’enfant depuis sa naissance et sur le soin de sa santé31, d’autres encore insistent sur l’aspect théologique du lien étroit et sacré entre l’âme et le corps (cf. infra). Parmi ces Leibesübungen se trouve, à double titre, le voyage pédestre : d’abord, parce qu’il est maintenant reconnu comme source de connaissances et de développement personnel (si l’éducateur est attentif aux besoins de l’apprenant), tout comme de bonne santé, physique et morale ; ensuite, parce qu’il permet d’observer « mille choses » dans la nature et le monde, stimulant la curiosité de l’élève, l’enseignant se bornant à jouer le rôle de « jardinier32 ».

Avec son ouvrage Die Kunst, das menschliche Leben zu verlängern33, Christoph Wilhelm Hufeland, un médecin ami de Schelling, édifie le fondement scientifique, philosophique et pratique de la théorie selon laquelle la nature forme un tout, sans aucune frontière entre le corps et l’esprit. Dans la première partie, il souligne l’importance de développer parallèlement la formation du corps et de l’esprit34. Dans la deuxième partie, parmi les procédés pour rester plus longtemps en vie, il cite35 : une éducation physique raisonnable36, des activités corporelles, profiter du plein air, voyager et cultiver ses aptitudes mentales et physiques. Il suggère des exercices de réflexion en plein air, où l’enseignant peut se servir du « livre de la nature » comme manuel. Il recommande des promenades quotidiennes d’une heure au moins, de petits voyages, des excursions à pied et des exercices physiques37. Au début du cha-pitre x, Hufeland rappelle le pouvoir de guérison de la pérambulation, les voyages pédestres lui paraissant les plus sains et les mieux appropriés. Les directeurs des établissements scolaires philanthropiques intégreront ces recommandations dans leur cursus scolaire38, sur le modèle de l’Émile39.

Toutefois, chez ces derniers, une nouvelle conception des relations entre le corps (Leib) et l’âme (Geist, Seele) joue un rôle tout aussi important. Contrairement à la partie catholique du Saint-Empire, la partie protestante a toujours considéré l’Aufklärung sous l’angle religieux40. Une partie de ses théo-logiens a cherché à en assimiler les idées, en réaction contre une orthodoxie trop rigide41. Ce mouvement, la Neologie, insiste entre autres sur la revalorisation du corps, qui prend maintenant la même valeur que l’âme42, et sur une nouvelle conception du rôle des ministres du culte et des professeurs de religion43. Pour Basedow, Salzmann, Trapp et GutsMuths, tous théologiens de tendance piétiste et adeptes de la Neologie, le corps et l’esprit doivent être éduqués conjointement en toute harmonie, suivant le principe philanthropique de « ganzheitliche Erziehung » (éducation intégrale44). Ils s’opposent ainsi au système scolaire en cours, qui, selon eux, néglige totalement le corps et laisse l’entendement (Verstand45) avoir le pas sur la nature. L’enseignement catéchétique va être, lui aussi, fondé sur la participation de l’enfant à une expérience personnelle, physique et pratique, faite de manière ludique et fondée sur son lien avec la nature46. Ces pédagogues considèrent le corps autant comme un temple qui abrite Dieu que comme un cadeau du Tout-Puissant. C’est en prenant soin de ce temple que l’on rend grâce à Dieu. C’est pourquoi l’enfant se doit de rester bien portant en respectant les règles d’hygiène (du corps, de vie), en mangeant sainement, en développant son corps et ses forces grâce aux exercices gymniques et à la marche47, et en évitant les dangers48. Par ailleurs, il lui faut retrouver sa façon de marcher naturelle49. C’est pourquoi voyages pédestres50 et Leibesübungen sont étroitement liés à l’enseignement de la religion, l’enseignant n’étant qu’un intermédiaire (Übermittler) entre Dieu et l’élève.

Par ailleurs, le type générique du Wanderer (voyageur pédestre) contestataire apparaît vers 177051. Si jusqu’à la fin du xviiie siècle, voyager à pied restait le fait des couches inférieures de la société et des marginaux, de même que de certains ecclésiastiques, des étudiants et des pèlerins, à partir des années 1770, le déplacement pédestre devient un signe d’émancipation des membres de l’élite cultivée dans l’esprit des Lumières : le piéton bourgeois revendique une totale liberté, déroge volontairement aux normes sociales en vigueur et critique ainsi l’ordre établi – une provocation politique. Face à l’aristocrate, considéré comme un « Weichling52 », il manifeste sa supériorité physique et morale par cet acte libérateur, initié par Rousseau et étroitement lié à la conception d’un possible progrès social allant de pair avec une maturation du genre humain. Il entreprend de longues ambulations dans une nature indéfrichée, qui tranchent sur les promenades prisées par Karl Gottlob Schelle, trop aristocratiques ou urbaines53. Le piéton peut ainsi échapper à l’atmosphère étouffante et sclérosante des contraintes sociales, religieuses et politiques en milieu urbain et marcher sans souci des convenances54. Entre 177755 et 1800, la Wanderung va acquérir ses lettres de noblesse, pour être ensuite transmuée en mythe patriotique et considérée comme indissolublement liée à des vertus supposées « germaniques56 ». Symptômes d’un malaise grandissant des Gesittete Stände57, les narrations de ces Wanderungen, au premier abord non suspectes aux yeux de la censure, véhiculeront maintes attaques, satires ou prises de position politiques. Le nouveau code vestimentaire des piétons en souligne le caractère émancipateur et frondeur : bien que l’habillement soit alors le signe extérieur de l’appartenance à une classe sociale ou bien reflète une position politique58, le Wanderer sélectionne ses habits de voyage selon des critères principalement utilitaires et hygiéniques (« zweckmässige Kleidung »), quoique non ennemis de la bienséance. Le port du pantalon, jusqu’ici utilisé par le peuple, représente un défi politique59, tout comme le rejet de la perruque. À l’instar de l’équipement (copié sur les compagnons et les soldats) et de l’acceptation des rigueurs du voyage pédestre, ces vêtements dénotent à la fois une sobriété conçue comme critique d’un luxe inutile, voire inconvenant, et une sincère volonté de générer une ère nouvelle. L’idée mythique de la simplicité antique, symbole de vertu, coïncide avec une anglomanie qui favorise les habits pratiques et décontractés, à l’opposé de la mode française considérée comme maniérée et efféminée. Les vêtements « artificiels » et serrés de l’Ancien Régime sont supposés être une des causes de la décadence du Saint-Empire60. Réformer l’habillement, c’est agir pour amender les mœurs et bâtir un avenir différent ; ce n’est pas un hasard si la plupart des pédagogues s’intéressant alors au bon développement du corps de leurs élèves adoptent des formes alternatives de vêtements.

Le voyage pédestre comme outil pédagogique : les établissements philanthropiques expérimentaux61

Les premiers exemples concrets vont être fournis par des établissements scolaires « modèles », promoteurs de l’intégration systématique dans leurs programmes de la gymnastique et des voyages pédestres, en étroite symbiose avec l’enseignement de diverses matières62 : le Philanthropinum de Dessau63, ouvert en 1774 et dirigé par Johann Bernhard Basedow, et le Philanthropinum Schnepfenthal, établissement mixte ouvert en 1784 et co-dirigé par Christian Gotthilf Salzmann et Christian Carl André.

À Dessau, Basedow, Wolke et Vieth vont concrétiser non seulement leurs réflexions théoriques64, mais aussi leur expérience pratique65 quant à l’im-portance des Leibesübungen, dont la Wanderung, pour perfectionner « la nature humaine dans sa totalité66 ». L’uniforme des élèves (tous masculins) est simple et confortable, les cheveux sont coupés court. À côté des exercices de musculation, de ceux à caractère militaire67 et de la callisthénie, la Wanderung prend une place importante dans l’emploi du temps. Ses objectifs sont multiples : elle permet de renouer le lien avec la nature et d’apprendre à l’aimer et à la respecter ; elle favorise le contact direct avec toutes les couches de la population, offre maintes occasions d’observations utiles dans toutes les matières, y compris la religion68 ; elle rend les élèves69 joyeux, leur fait aimer l’effort et l’ascèse et les aguerrit, formant de vrais hommes et de futurs soldats70, capables de maîtriser leurs pulsions ; enfin, elle leur apprend à obéir et renforce l’esprit de groupe. Si la gymnastique développe l’agilité et les savoir-faire corporels, le voyage pédestre fait accéder les élèves à la résilience et au dépassement de soi. L’adolescent doit s’habituer à faire quotidiennement avec plaisir un trajet à pied de 2 à 3 Meilen71. Les élèves se rendent souvent à pied sur le Philanthropistenberg72 près de Dessau, un terrain de jeu en pleine nature, en général lors des Kasualtage, des journées de jeûne et d’endurance73. Une fois par an, du 11 juin au 11 août, ils y campent et entreprennent des excursions à pied dans les environs – l’occasion d’étudier la nature, la géographie, l’agriculture, la chasse, la pêche, etc. Dans leur emploi du temps, les mercredis et samedis après-midi sont consacrés à partir de 15 heures à des Wanderungen dans les environs74. En outre, chaque 24 septembre, ils font à pied les 10 km jusqu’au Drehberg, près de Wörlitz, pour fêter l’anniversaire de la princesse Louise avec la population75. D’après les sources encore disponibles, nous savons qu’entre 1779 et 178676 le Philanthropinum a organisé annuellement des voyages pédestres, de plusieurs jours à plusieurs semaines, au cours desquels élèves et professeurs campaient (sauf exception) dans une atmosphère familiale, observaient l’environnement et organisaient des jeux sportifs. La longueur des circuits oscillait entre 20 et 285 km77. La semaine suivant le retour, les élèves devaient rédiger une relation écrite détaillée de leur voyage sur la base des notes prises en chemin sur leur Schreibtafel78 ; la meilleure était imprimée dans la Dessauische Zeitung für die Jugend. Les objectifs de la Wanderung se reflètent dans deux chants, l’un composé par Christian Felix Weiße79, Reiselied der Philanthropisten, et l’autre intitulé Abendlied der Philanthropisten nach zurückgelegter Reise80. Toutefois, si ces voyages pédestres stimulent le développement personnel de l’élève, ils sont loin de la liberté totale célébrée par les adeptes adultes de la Wanderung.

Suite à des différends qui l’opposent à Basedow, le professeur de religion, Christian Gotthilf Salzmann, quitte Dessau fin février 1784 pour ouvrir son propre Philanthropinum à Schnepfenthal81, en collaboration avec un autre professeur de Dessau, Christian Carl André, et avec l’aide financière de la loge maçonnique de Gotha et des Illuminati, dont faisait partie son mécène le duc Ernst II von Gotha-Altenburg. Salzmann reprend les idées fondamentales de Dessau. Les élèves, filles et garçons82, seront éduqués pour devenir « des personnes heureuses et utiles dans le monde tel qu’il est » en faisant leurs propres expériences, agréables ou douloureuses83. Leur complet développement doit se réaliser harmonieusement84. Ils sont tenus de s’occuper utilement, aussi bien à l’intérieur de l’établissement, où ils reçoivent des responsabilités, qu’à l’extérieur, où ils cultivent un jardin. À l’instar de celui de Dessau, leur uniforme est simple, de couleur rouge ; il doit susciter « une sorte de re-naissance85 » et matérialiser l’égalité de tous les élèves. Mais surtout, Salzmann tient à maintenir ceux-ci en bonne santé et à former correctement leur corps, « temple de Dieu86 ». Les exercices corporels sont pratiqués sur un terrain attenant à l’éta-blissement et muni des appareils nécessaires. L’arrivée de GutsMuths en 1785 professionnalisera cet enseignement gymnique87.

Fig. 1 : Reisen der Salzmannischen Zöglinge, Band 3, Leipzig, 1787 : vignette de la couverture. Source : Munich, Bayerische Staatsbibliothek, Paed.pr. 2843-3, <https://www.digitale-sammlungen.de/en/view/bsb10760798>.

Fig. 1 : Reisen der Salzmannischen Zöglinge, Band 3, Leipzig, 1787 : vignette de la couverture. Source : Munich, Bayerische Staatsbibliothek, Paed.pr. 2843-3, <https://www.digitale-sammlungen.de/en/view/bsb10760798>.

L’enseignement recourt à la stimulation de tous les organes sensoriels (Anschauende Erkenntnis), principalement au sein de la nature ; c’est à défaut ou en complément que livres et gravures sont utilisés88. Ainsi, les élèves entre-prennent régulièrement, entre 11 heures et 12 heures, puis après 17 heures, une courte promenade dans les environs immédiats, quel que soit le temps et même dans l’obscurité, pour apprendre à ne pas se laisser déconcerter dans la vie par des difficultés. Plusieurs fois par semaine, élèves et professeurs font à pied des excursions aux alentours89, pendant lesquelles ils botanisent et observent les minéraux et les animaux, ou bien visitent des ateliers d’artisans90 ; en outre, ces excursions habituent peu à peu les élèves à de plus longues randonnées pédestres91. Car deux fois par an, ils entreprennent une longue Wanderung pour renforcer leur santé92, et accroître leur autonomie, leur bonne humeur (Frohsinn93), leur amour de la nature, leur patience, leur capacité d’adaptation, leur sens de la discipline, la maîtrise de leurs pulsions et leur endurance94. L’atmosphère reste familiale : plusieurs enseignants accompagnent les élèves, dont quelques-uns sont les enfants de Salzmann ou de ses collègues. Habillement et équipement sont soigneusement choisis et ressemblent à ceux des Wanderer adultes95, y compris la Schreibtafel96. Comme eux, les élèves se lèvent aux aurores, affrontent courageusement les intempéries et passent la nuit en général dans des auberges. Une voiture, chargée des bagages, les accompagne toujours ; elle sert parfois à effectuer un trajet ponctuel réduisant la durée d’un long circuit. Sinon, tous se réjouissent de la liberté que leur confère l’ambulation97. Le voyage est soigneusement préparé en classe, et, au cours de la Wanderung, toute observation ou question, quelle qu’en soit la nature, est matière à enseignement pratique, moral et aufklärerisch. Des visites et contacts les plus divers permettent aux élèves de développer leur curiosité et leurs savoirs. Avant le départ, une responsabilité est impartie à chaque élève au sein du groupe98. Ces voyages pédestres, qualifiés de gemeinnützig99 et que Jean Paul a parodiés100, sont suivis de récits : ceux des élèves101 et ceux des enseignants, ce qui permet d’en recenser une partie102. Entre 1785 et 1818, on trouve aussi bien des voyages d’une journée dans les environs, qui font entre 10 et 40 km (trajet simple), que d’autres durant plusieurs jours, voire plusieurs semaines, où élèves et professeurs entreprennent des circuits allant de 105 km à 738 km103. Après la mort du fondateur, son fils Carl reprendra la direction de l’établissement et continuera la tradition des Wanderungen, longues ou courtes (environ dix par an), ainsi que des promenades quotidiennes104.

Fig. 2 : Kleine Wandrungen auch grössere Reisen der weiblichen Zöglinge zu Schnepfenthal…, Leipzig, 1788 : vignette de la couverture. Source : Dresde, SLUB, Buch, 40.8.363, &lt;http://www.deutschefotothek.de/documents/obj/70976310&gt;. Photographie : Deutsche Fotothek/Lydia Pokoj.

Fig. 2 : Kleine Wandrungen auch grössere Reisen der weiblichen Zöglinge zu Schnepfenthal…, Leipzig, 1788 : vignette de la couverture. Source : Dresde, SLUB, Buch, 40.8.363, <http://www.deutschefotothek.de/documents/obj/70976310>. Photographie : Deutsche Fotothek/Lydia Pokoj.

En 1786, Christian Carl André, en charge depuis un an des élèves féminines de Schnepfenthal, en collaboration avec sa femme, ouvre une pension pour filles dans un bâtiment indépendant sur le domaine105. Cette sec-tion déménagera en 1790 à Gotha, pour finalement s’établir en 1794 à Eisenach, toujours dirigée par André jusqu’en 1798. Dans les programmes de ses établissements106, à côté de diverses matières, il met l’accent sur les activités physiques, et sur l’apprentissage de la résilience et de la bonne conduite d’une maison. L’objectif consiste à élargir l’horizon des femmes et à en faire des compagnes agréables, habituées à une vie retirée107, mais aussi à réhausser leur niveau intellectuel et moral, afin qu’elles soient de bonnes éducatrices de leurs enfants. Les activités corporelles (parmi lesquelles on compte les sorties régulières au grand air, la nage et de petits voyages pédestres108) jouent un grand rôle dans leur développement109, ce qui leur permettrait de mettre au monde de beaux enfants sains110. Leur habillement et leur coiffure doivent leur apprendre la modestie et leur enlever tout goût du luxe, et leur tenue ne pas être préjudiciable à la santé111. André a fait paraître un volume relatant deux voyages pédestres avec ses élèves112, et par ailleurs une sorte de calendrier annuel où, en collaboration avec Johann Matthäus Bechstein, il décrit de manière encyclo-pédique les objectifs didactiques de ces déplacements113.

Le voyage pédestre comme outil pédagogique : son impact sur le système scolaire jusque vers 1815

Même si certains rendent les conceptions égalitaires et libérales des Philanthropes, surtout de Salzmann, responsables des désordres révolu-tionnaires en Allemagne114 ou expriment leur scepticisme envers le bénéfice formateur des voyages, pédestres ou non, l’engouement des pédagogues pour l’ambulation est à la mode. Les objectifs éducatifs déclarés correspondent en gros à ceux des Philanthropes, mais sans avoir leur cohérence programmatique ni leur rigueur : l’observation est volontiers confondue avec la perception (Wahrnehmung) des objets et des personnes, par les sens ou l’entendement ; le dirigisme de l’enseignant bride souvent la spontanéité de la découverte ; enfin, ces voyages ressemblent plutôt à des excursions extra-scolaires et non à la symbiose philanthropique entre enseignement et ambulation. Toutes les relations de ces voyages n’ont pas non plus les qualités didactiques de celles de Salzmann ou André115.

Le 18 mai 1781, le chantre Fricke, enseignant à Danstedt (principauté de Halberstadt), emmène trente élèves faire un voyage pédestre d’une journée. En 1784, par ailleurs, Johann Christoph Rößner, professeur à la Armen- und Waisenschule de Fürth (Électorat de Bavière), fait périodiquement faire à ses élèves, filles et garçons, une promenade, aussi bien dans la nature des environs pour des leçons de choses, qu’en ville pour leur faciliter leur projet professionnel grâce à la visite d’ateliers et de manufactures. Friedrich August Köhler, de son côté, évoque le souvenir de son précepteur, qui, vers 1782, le conduisait avec son frère à pied à travers la Forêt Noire et le Jura souabe, leur demandant ensuite de rédiger une description de ce qu’ils avaient vu. Le programme d’un éphémère Philanthropinum à Lübeck, puis à Plön en 1794, dirigé par Friedrich Bernhard von Wickede, comprenait des Wanderungen116 ; il ne nous reste que la relation viatique d’un enseignant, Ludwig Voigt117. En 1791, P. P. Chun, professeur et directeur d’un petit établissement scolaire privé à Homburg von der Höhe (Landgraviat Hesse-Homburg), part avec ses douze élèves faire un voyage pédestre d’environ 160 km au total. En 1794, Christian Weiss observe au cours d’une Wanderung que le frère cadet de Friedrich Gedike, alors directeur du lycée de Bautzen (Électorat de Saxe), organise pour les élèves des voyages pédestres ; toutefois, il ressort de l’emploi du temps qu’ils ne pouvaient être effectués que hors programme118. En 1798, Johann Georg Küchle, profes-seur et sous-directeur du Lyceum de Memmingen (Électorat de Bavière), entreprend, entre autres, une Wanderung de plusieurs jours en compagnie d’une vingtaine d’élèves à destination de Kempten. La Hohe Karlsschule de Stuttgart, pour sa part, n’autorise que des excursions pédestres d’une journée aux élèves accompagnés de leurs professeurs, et ce uniquement dans un but didactique ; toutefois, les jeunes gens sont invités à entreprendre pendant leurs vacances des Wanderungen, dont le résultat doit être ensuite présenté sous forme de cahier relié – ce que feront Joseph Anton Koch en 1791 et son ami Christoph Heinrich Pfaff en 1794. Friedrich Meisner, professeur à Berne, organise dès 1800 des Wanderungen réunissant adultes et adolescents dans diverses parties de la Suisse. À Berlin, l’établissement fondé en 1805 par le pédagogue Johann Ernst Plamann propose en été de petites excursions à pied, d’une demi-journée à deux jours, dans les environs de la métropole, ainsi que des voyages pédestres d’une à deux semaines119. En 1813, Ludwig Boclo, directeur d’un institut privé à Melsungen (Électorat de Hesse), relate son cinquième voyage pédestre d’un mois avec ses élèves masculins ; et en 1837, il publiera pour ses collègues un manuel vantant la Wanderung comme outil pédagogique.

Conclusion : la mutation du voyage pédestre dans le domaine scolaire et sa répercussion dans la littérature pour la jeunesse

Contrairement au changement, à l’évolution ou encore à la transition, l’innovation est une démarche consciente visant à introduire du nouveau et impliquant un positionnement par rapport à une institution, une tradition ou un contexte déjà existant. […] Dans sa version la plus conséquente, une innovation pédagogique contient en germe une histoire de la pédagogie120.

Fig. 3 : Friedrich Meisner, Friedrich Meisners Alpenreise mit seinen Zöglingen : für die Jugend beschrieben, Bern, Emanuel Haller, 1801 : Frontispice. Source : Schweizerisches Institut für Kinder- und Jugendmedien SIKJM, HCH MEI 1, &lt;https://doi.org/10.3931/e-rara-12923&gt;.

Fig. 3 : Friedrich Meisner, Friedrich Meisners Alpenreise mit seinen Zöglingen : für die Jugend beschrieben, Bern, Emanuel Haller, 1801 : Frontispice. Source : Schweizerisches Institut für Kinder- und Jugendmedien SIKJM, HCH MEI 1, <https://doi.org/10.3931/e-rara-12923>.

La nouvelle vision de l’enseignement mise en œuvre par les Philanthropes représente en effet un moment-clé de l’histoire de la pédagogie. Cette remarquable conception qui tend à perfectionner l’enfant dans sa totalité, physiquement, moralement et intellectuellement, en utilisant comme lien les excursions pédestres, est à la fois ancienne (mens sana in corpore sano121) et moderne. Elle restera singulière, car elle est difficile à mettre en place dans des établissements d’une taille importante et parce que les frais de scolarité sont élevés. Nous venons de voir que l’inclusion des diverses matières dans l’ambulation se délite petit à petit : dans les emplois du temps, la gymnastique devient une matière distincte à part entière, et les rares voyages pédestres des vacances collectives vaguement studieuses.

Il convient de mentionner ici un certain mésusage chauvin, raciste et autoritaire de la Wanderung122 : les diverses éditions du manuel de GutsMuths, surtout celles remaniées par Friedrich Wilhelm Klumpp, adepte de Ludwig Jahn123, permettent de suivre la corruption, au fil du temps, des exercices corpo-rels, et donc de la marche, en préparation intensive au service militaire124. Dans son chapitre « Vaterländische Wanderungen », Jahn prône l’unité de l’Allemagne grâce au lien du sang entre tous ses citoyens, qui resteront robustes et sains à l’aide d’exercices physiques et de la marche à pied125.

En outre, en 1843, F. J. Frommann constate que, depuis 1820 environ, la jeunesse délaisse la Wanderung126. Parmi les publications vantant les avantages pédagogiques, thérapeutiques et moraux de celle-ci, on ne rencontre pas que des relations viatiques réellement entreprises127 et des guides touristiques128 incitant les jeunes à partir explorer à pied les États allemands, mais aussi des voyages pédestres fictifs jouant le rôle de manuels instructifs129, des revues130 et des jeux de société131.

En effet, entre 1770 et 1780, la publication de livres et magazines extra-scolaires et distrayants pour la jeunesse avait commencé à prendre de l’ampleur. Dès lors, les éditeurs flairent un marché inattendu et éveillent de nouveaux besoins132. Entre 1815 et 1845, dans les dernières lueurs de l’Aufklärung, la production d’ouvrages pour la jeunesse va augmenter de plus de 300%, l’élite cultivée considérant la culture comme un capital et ayant les moyens financiers pour acheter ces livres. Parmi les lectures hautement prisées figurent les relations viatiques, que ce soit celles de voyages (pédestres ou non) entrepris par les élèves et leurs éducateurs133, ou bien celles retravaillées d’auteurs étran-gers134. Elles transmettent des savoirs, sous une forme récréative, à travers des détails historiques, culturels et sociaux135 ; elles reprennent également le modèle de l’apprentissage par l’expérience personnelle. Mais maintenant, elles sont proches de la réalité, car elles doivent confronter l’enfant à la situation sociale, politique et économique de son pays et le former à ses futures responsabilités. En même temps, étant tenues d’être des exemples de lectures « saines136 », elles lui léguent indirectement les normes et les valeurs morales de la bourgoisie. Leur schéma structurel le plus courant consiste en un lien pédagogique et émotionnel entre un père et son/ses fils au cours d’un périple pédestre. Ce schéma est censé faciliter le processus d’identification et d’empathie des jeunes lecteurs avec les personnages ; il a déjà été expérimenté réellement dans les établissements philanthropiques et utilisé de manière fictionnelle dans les nombreuses revues intitulées Kinderfreund (ami des enfants). Le problème majeur réside toutefois dans le style, qui reste professoral, avec en général un vocabulaire peu adapté à un jeune âge.

C’est donc par le biais de diverses ressources pédagogiques, instruments d’une réforme scolaire et culturelle adaptée au bouleversement progressif des structures de la société d’Ancien Régime, que l’élite cultivée étend son influence entre la fin du xviiie et le milieu du xixe siècle, comme elle le fait déjà par son poids croissant dans le secteur économique. Paradoxalement, la jeunesse éduquée avec un outil tel que le voyage pédestre est censée apprécier la lenteur de la progression personnelle et la valeur de chaque instant, de chaque détail, tandis que par ailleurs, cette bourgeoisie active et ambitieuse soutient et valorise le progrès technique et industriel, qui suscite chez nombre de contemporains l’impression angoissante que le Temps s’est accéléré et leur échappe.

Notes

1 On trouve aussi comme synonymes Reise et Fuß-Reise. Dans les traités de « Gymnastik », elle figure sous la rubrique « Gehen ». Return to text

2 Voir Arlette Kosch, Le voyage pédestre dans la littérature non fictionnelle de langue allemande. Wanderung et Wanderschaft entre 1770 et 1850, 2 vol., Berlin, Peter Lang, 2018 ; et Arlette Kosch, « “Spaziergang” vs “Wanderung”. Deux modes d’ambulation dans les pays germanophones entre 1770 et 1840 », dans Sophie Lefay (dir.), Se promener au xviiie siècle. Rituels et sociabilités, Paris, Classiques Garnier, 2019, p. 261-278. Return to text

3 Voir Peter Villaume, « Von der Bildung des Körpers in Rücksicht auf die Vollkommenheit und Glückseligkeit der Menschen oder über die physische Erziehung insbesonderheit », dans Joachim Heinrich Campe (dir.), Allgemeine Revision des gesamten Schul- und Erziehungswesens von einer Gesellschaft praktischer Erzieher, 16 vol. (vol. I-IV, Hamburg, 1785 ; vol. V-VII, Wolfenbüttel, 1786-1787 ; vol. VIII, Wien und Wolfenbüttel, 1787 ; vol. IX-XVI, Wien, 1787-1792), vol. VIII, p. 212-490, ici p. 215. Dans le titre se trouve l’objectif fondamental des propositions de l’auteur : « l’achèvement et [le] bonheur de l’humanité ». Return to text

4 Hajo Bernett (Die pädagogische Neugestaltung der bürgerlichen Leibesübungen durch die Philanthropen, Schorndorf bei Stuttgart, Karl Hoffmann, 3e édition 1971 [1960]) emploie dans son livre un ton fort dépréciatif et tendancieux ‒ n’hésitant pas à tronquer les citations et faussant ainsi pour son besoin le sens du message original ‒ qui dénote une connaissance incomplète de l’Aufklärung et des Philanthropes. En outre, la Wanderung y est passée sous silence. L’article très succinct de Roberg Gräfe (« Wie kam das Wandern in die Schule ? Auf historischen Pfaden der Schulwanderungen und Schulreisen », Sportpädagogik, n° 6, 2014, p. 41-44) est légèrement plus respectueux des faits, mais n’analyse qu’un seul exemple : les excursions pédestres dans l’établissement des frères Bender à Weinheim a.d. Bergstraße, fondé en 1829, à une époque où le voyage pédestre avait déjà perdu son caractère pédagogique inclusif. Enfin, dans les Actes du colloque de 1992 de la DVS (Giselher Spitzer (dir.), Die Entwicklung der Leibesübungen in Deutschland. Von den Philanthropisten bis zu den Burschenschaftsturnern, Sankt Augustin, Academia, 1993), aucune contribution ne mentionne l’ambulation pédagogique ; et l’article de Eugen König (« Der Philanthropismus und die Entdeckung des Leibes als pädagogische Kategorie », dans Ibid., p. 17-40) tombe dans une interprétation erronée du rapport corps-âme, parce qu’il fait abstraction de la dimension piétiste, terreau du philanthropisme. Return to text

5 « Die physische und moralische Erziehung hängen so unmittelbar zusammen, daß derjenige, der die erstere verabsäumt, darum allein schon in der andern nicht viel vorzügliches leisten wird. […] [W]as thut man nicht alles, um sie, die edelsten Geschöpfe Gottes hienieden, zu schwächlichen, entnervten, kränklichen, sich und andern zur Last fallenden, erbärmlichen Phantomen zu machen ? […] [B]esser, sie so oft, als möglich, die reine Himmelsluft einathmen zu lassen, als sie den ganzen Tag über in dumpfigen Zimmern eingeschlossen zu halten. » Nous traduisons : « L’éducation physique et morale sont si étroitement liées que celui qui néglige la première ne pourra obtenir que peu de satisfaction quant à la seconde. […] Que ne fait-on pas pour transformer les plus nobles créatures de Dieu ici-bas en ombres d’elles-mêmes, faibles, sans énergie, maladives, misérables, qui sont une charge pour elles-mêmes et les autres ? […] Il serait plus judicieux de leur faire respirer aussi souvent que possible l’air pur du dehors plutôt que de les laisser enfermées toute la journée dans des salles de classe mal aérées ». Johann Bernhard Basedow, « Von der eigentlichen Absicht eines Philanthropins », dans Idem et Joachim Heinrich Campe (éd.), Pädagogische Unterhandlungen, Dessau et alii, Crusius (vol. I, 1777-1778 – vol. V, 1782-1784), n° 1, 1777-1778, p. 24-25 et p. 32. Return to text

6 Par exemple : Ulrich Herrmann, « Die Pädagogik der Philanthropen », dans Hans Scheuerl (dir.), Klassiker der Pädagogik, vol. I, München, Beck, 1991 [1979], p. 135-158 ; Idem, « Natur und Kultur. Anthropologie und Bildungstheorie im ausgehenden 18. Jahrhundert », dans Richard Brinkmann (dir.), Natur in den Geisteswissenschaften, Tübingen, Attempo, 1988, p. 59-75 ; Idem, Aufklärung und Erziehung. Studien zur Funktion der Erziehung im Konstitutionsprozeß der bürgerlichen Gesellschaft im 18. und frühen 19. Jahrhundert in Deutschland, Weinheim, Deutscher Studien Verlag, 1993, en part. p. 31-56 et p. 99-156 ; et Idem, « Die Umschaffung des Menschen », dans Notker Hammerstein et Ulrich Herrmann (dir.), Handbuch der deutschen Bildungsgeschichte, vol. II, 18. Jahrhundert, Vom späten 17. Jahrhundert bis zur Neuordnung Deutschlands um 1800, München, Beck, 2005, p. 97-98. Return to text

7 Quelques exemples : Alexa Craïs, Formes et pratiques de l’observation et du contrôle dans la pédagogie des philanthropistes de Dessau (1774-1793), thèse de l’université de Toulouse Le Mirail, 2015, <http://www.theses.fr/2015TOU20087/document> (consulté le 9 février 2021) ; Eadem, « Penser le bien-être à l’école en Allemagne au temps de l’Aufklärung. L’exemple du Philanthropinum de Dessau : la marche vers le bonheur », dans Recherches & Éducations, n° 17, 2017, <http://journals.openedition.org/rechercheseducations/3999> (consulté le 9 février 2021) ; Eadem, « L’éducation des jeunes filles au temps de l’Aufklärung », dans Penser l’éducation, n° 40, décembre 2017, p. 9-25 ; et Eadem, « La recherche d’une autre norme scolaire ? L’école des philanthropistes de Dessau (1774-1793) », dans Véronique Castagnet-Lars et Caroline Barrera (dir.), Décider en éducation. Entre normes institutionnelles et pratiques des acteurs du xve siècle à nos jours, Villeneuve-d’Ascq, Presses Universitaires du Septentrion, 2019, p. 105-116. Return to text

8 Martin Goldfriedrich (dir.), Ganzheitlicher Religionsunterricht bei Salzmann und GutsMuths. Schriften zur Leiblichkeit und zur Leibeserziehung, Leipzig, Evangelische Verlagsanstalt, 2014. Return to text

9 « Subvertir n’est donc pas élaborer une normativité nouvelle, mais chercher à spolier les normes anciennes de leur statut de normes. […] La subversion n’est pas la destruction, mais la transformation de l’intérieur. » (Pierre Wat, « Une subversion sans fin. La peinture romantique allemande », dans De l’Allemagne. De Friedrich à Beckmann 1800-1939, Paris, Hazan, 2013, p. 272-289, ici p. 285). Return to text

10 Jusqu’à la fin du xviiie siècle, le niveau des écoles élémentaires est resté en général très bas, et la formation pédagogique des maîtres inexistante. Il y avait toutefois des différences suivant les États du Saint-Empire et selon que les écoles (quand elles existaient) se trouvaient en milieu rural (où les élèves ne venaient que lorsqu’ils n’étaient pas employés à la ferme) ou en milieu urbain. Les enfants de familles fortunées avaient des précepteurs. Voir à ce propos les mémoires des Compagnons allemands (A. Kosch, Le voyage pédestre…, op. cit., p. 1368-1369) ou ceux de Friedrich Hebbel, Aus meiner Jugend, <https://www.projekt-gutenberg.org/hebbel/jugend/chap001.html> (consulté le 12/03/2021). Voir aussi Wolfgang Neugebauer, « Niedere Schulen und Realschulen », dans N. Hammerstein et U. Herrmann (dir.), Handbuch…, op. cit., p. 213-261 ; et Ulrich Herrmann (dir.), Das pädagogische Jahrhundert : Volksaufklärung und Erziehung zur Armut im 18. Jahrhundert in Deutschland, Weinheim et alii, Beltz, 1981, p. 143-282. Return to text

11 « Sapere aude ! Habe Muth, dich deines eigenen Verstandes zu bedienen ! ist also der Wahlspruch der Aufklärung. » Immanuel Kant, « Beantwortung der Frage : Was ist Aufklärung ? », dans Berlinische Monatsschrift, n° 4, 1784, p. 481-494, ici p. 481 ; Idem, « Der Mensch kann nur Mensch werden durch Erziehung », dans « Über Pädagogik », dans Werke, 6 vol., vol. VI, Wiesbaden, Insel Verlag, 1964, p. 699. Return to text

12 U. Herrmann, « Die Umschaffung des Menschen », op. cit. Return to text

13 Voir articles « GESITTUNG » et « GESITTET », dans Jacob Grimm et Wilhelm Grimm, Deutsches Wörterbuch von Jacob und Wilhelm Grimm, 16 vol., Leipzig, 1854-1961, vol. V, col. 4125-4126. Il s’agit d’acquérir à la fois de bonnes manières, des bienséances, ainsi qu’une formation morale et culturelle accomplie. L’élite cultivée allemande était qualifiée de gesittete Stände ou gebildete Stände. Aucun dictionnaire bilingue du début du xixe siècle ne donne de traduction de Gesittung, et gesittet est rendu de diverses manières (civilisé, poli, humanisé, morigéné ; ce dernier adjectif s’approchant le mieux du sens, car il signifiait « instruit aux bonnes mœurs »). Return to text

14 Une activité d’éveil, où les notions élémentaires sont acquises intuitivement, à partir de l’expérience par les sens, en classe ou en pleine nature. Voir Jean-Jacques Rousseau, Émile ou de l’éducation, La Haye, Jean Néaulme, 1762, Livre 2, p. 323 ; et Johann Heinrich Stuve, « Ueber die Nothwendigkeit, Kinder zu anschauender und lebendiger Erkenntniß zu verhelfen, und über die Art, wie man dies anzufangen habe », dans J. H. Campe (dir.), Allgemeine Revision…, op. cit., vol. X, p. 163-444. Johann Georg Sulzer plaide dès 1748 pour une méthode pédagogique ouverte, où l’enseignant « aura toujours l’occasion [d’]instruire [les élèves] au cours de promenades, de jeux et pendant les repas » (Versuch von der Erziehung und Unterweisung der Kinder, Zürich, 1748, p. 56). Return to text

15 Voir Peter Villaume, « 13. Abhandlung » et « 14. Abhandlung », dans J. H. Campe (dir.), Allgemeine Revision…, op. cit., vol. V, p. 161-730 ; Johann Bernhard Basedow, Das Methodenbuch für Väter und Mütter der Familien und Völker, Altona, 1770, p. 135-142 ; Idem, Das in Dessau errichtete Philanthropinum. Eine Schule der Menschenfreundschaft und guter Kenntnisse für Lernende und junge Lehrer, arme und reiche […], Leipzig, Crusius, 1774, p. 14-18 ; Idem et J. H. Campe (dir.), Pädagogische Unterhandlungen, op. cit., n° 1, 1777, p. 271-278 et p. 761-762 ; Christian Gotthilf Salzmann, Pädagogische Schriften, Wien et alii, 1886, en part. p. 107-116 ; et Ernst Christian Trapp, Versuch einer Pädagogik, Berlin, 1780. Consulter aussi Dietrich Benner et alii, Theorie und Geschichte der Reformpädagogik, vol. I, Die pädagogische Bewegung von der Aufklärung bis zum Neuhumanismus, Weinheim et alii, Beltz, 2009. Return to text

16 Voir Juliane Jacobi, « Pädagogische Avantgarde um 1700. Franckes Schulgründung im Kontext ihrer Zeit », dans Die Welt verändern. August Hermann Francke. Ein Lebenswerk um 1700, Halle, Verlag der Franckeschen Stiftungen, 2013, p. 215-223. Return to text

17 En Prusse, comme dans les autres États protestants, le souverain est le chef de l’Église ; il y a donc collusion entre le trône et l’autel. Voir Karl Abraham von Zedlitz, « Vorschläge zur Verbesserung des Schulwesens in den Königlichen Landen », Berlinische Monatsschrift, n° 8, 1787, p. 97-116 ; et [Ernst Christian Trapp], « Von der Nothwendigkeit öffentlicher Schulen und von ihrem Verhältnisse zu Staat und Kirche », dans J. H. Campe (dir.), Allgemeine Revision…, op. cit., vol. XVI. Return to text

18 Le financement se ferait à la fois par la voie étatique et communale, et le contrôle appartiendrait à la collectivité. Voir Johann Friedrich Herbart, « Über Erziehung unter öffentlicher Mitwirkung », dans Pädagogische Schriften, vol. I, Düsseldorf et alii, Küpper, 1964, p. 143-151 ; et Peter Villaume, « Anmerkungen über die Frage : Ob der Staat sich in Erziehung mischen soll ? », Braunschweigisches Journal, n° 1, 1788, p. 390-404 et n° 3, 1788, p. 7-24. Consulter aussi Achim Leschinsky et alii, Schule im historischen Prozeß. Zum Wechselverhältnis von institutioneller Erziehung und gesellschaftlicher Entwicklung, Stuttgart, Klett, 1976 ; et Ulrich Herrmann, « Erziehung und Unterricht als Politicum. Kontroversen über erhoffte und befürchtete Wechselwirkungen von Politik und Pädagogik im ausgehenden 18. Jahrhundert in Deutschland », dans Aufklärung als Politisierung – Politisierung der Aufklärung, Hamburg, Meiner, 1987, p. 53-71. Return to text

19 Beaucoup de pédagogues allemands de la fin du xviiie siècle sont attentifs dans leurs écrits à la différence psychologique et anthropologique existant entre les personnalités des enfants et les différents âges, ainsi qu’entre les sexes : Joachim Heinrich Campe (1778) ; Johann Christoph Greiling (1793) ; Johann Friedrich Herbart (1806) ; Johann Friedrich May (1753-1754) ; mais aussi Christian Fürchtegott Gellert, « 22. Vorlesung » et « 23. Vorlesung », dans Idem, C[hristian] F[ürchtegott] Gellerts sämmtliche Schriften, 10 vol., Leipzig, 1769-1774, vol. II, 1770, p. 121-172. Pour le modèle philanthropique, voir Martin Ehlers, Gedanken von den zur Verbesserung der Schulen nothwendigen Erfordernissen, Altona et alii, 1766 ; Jürgen Overhoff, Die Frühgeschichte des Philanthropismus (1715-1771) […], Berlin, De Gruyter, 2004 ; et U. Herrmann, « Die Pädagogik… », op. cit. Return to text

20 Le concept de Mittelstand ne correspondant pas tout à fait à celui de la moyenne bourgeoisie française, ni à celui, moderne, de classes moyennes ; vu la différence d’évolution des structures sociales dans les deux pays, il ne sera pas traduit. Jusque vers 1830, lorsque le système d’ordres de l’Ancien Régime commence à se transformer, la bourgeoisie allemande était, en gros, elle-même divisée en trois strates : la couche supérieure, par exemple le patriciat urbain, les grands entrepreneurs et les professions libérales ; le noyau moyen, aisé : artisans indépendants, petits entrepreneurs et commerçants, fonctionnaires d’un État ou d’une Église, écrivains, journalistes et professeurs, etc. ; et la couche inférieure, peu fortunée, dont la frontière avec les basses classes reste floue et uniquement fondée sur la propriété et l’indépendance du travail. Consulter Werner Conze, « Mittelstand », dans Otto Bruner et alii (éd.), Geschichtliche Grundbegriffe, vol. IV, Stuttgart, Klett, 1978, p. 49-81 ; Ulrich Engelhardt, « Gebildeter Mittelstand (Erste Hälfte des 19. Jahrhunderts) », dans Idem, Bildungsbürgertum. Begriffs- und Dogmengeschichte eines Etiketts, Stuttgart, Klett, 1986, p. 97-114 ; et Hans-Ulrich Wehler, Deutsche Gesellschaftsgeschichte, vol. III, München, Beck, 2006 [1987], p. 707, p. 750-763 et p. 1219. Return to text

21 Indüstriös avait le même sens que l’ancien français industrieux, appliqué ici au secteur de la fabrication et du commerce. Voir Joachim Heinrich Campe, Ueber einige verkannte wenigstens ungenützte Mittel zur Beförderung der Indüstrie, der Bevölkerung und des öffentlichen Wohlstandes, 2 Fragmente, Wolfenbüttel, 1786. Return to text

22 I. Kant, « Über Pädagogik », op. cit., p. 695-761. Return to text

23 Voir Friedrich Gabriel Resewitz, Die Erziehung des Bürgers zum Gebrauch des gesunden Verstandes, und zur gemeinnützigen Geschäfftigkeit, Kopenhagen, 1773 ; et Carl Friedrich Bahrdt, Handbuch der Moral für den Bürgerstand, Halle, 1789. Return to text

24 Voir J. H. Campe, Ueber einige verkannte wenigstens…, op. cit. Return to text

25 Voir Joh[ann] Friedr[ich] Zöllner, Ideen über National-Erziehung besonders in Rücksicht auf die Königl. Preußischen Staaten, Berlin, 1804 ; et Reinhold Bernhard Jachmann, « Ideen zur National-Bildungslehre », dans Archiv Deutscher Nationalbildung, n° 1, 1812, p. 1-45. Consulter aussi Helmut König, Zur Geschichte der Nationalerziehung in Deutschland im letzten Drittel des 18. Jahrhunderts, Berlin, Akademie-Verlag, 1960 ; et Ulrich Herrmann, « Von der “Staatserziehung” zur “Nationalbildung” : Nationalerziehung, Menschenbildung und Nationalbildung um 1800 am Beispiel von Preußen », dans Ulrich Herrmann (dir.), Volk – Nation – Vaterland, Hamburg, Meiner, 1996, p. 207-221. Return to text

26 Voir Johann Heinrich Stuve, « Ueber die Nothwendigkeit der Anlegung öffentlicher Töchterschulen für alle Stände. Eine Beilage von Stuve », dans J. H. Campe, Ueber einige verkannte wenigstens…, op. cit., Zweites Fragment, p. 55-111 ; Christian Carl André, Bildung der Töchter in Schnepfenthal, Erstes Fragment, Göttingen, 1789 ; Idem, « Kurze Nachricht über einige wesentliche Puncte der gegenwärtigen Einrichtung meiner Erziehungs-Anstalt zu Gotha », dans Idem, Das Weib, n° 1, 1794, p. 22-46 ; et Adreß-Comtoir für Schul- und Erziehungssachen, n° 2, 1786, p. 139-191. Consulter aussi Ulrich Herrmann, « Familie, Kindheit, Jugend », dans N. Hammerstein et U. Herrmann (dir.), Handbuch…, op. cit., p. 69-96, en part. p. 70-76 et p. 83-90 ; et Ulrich Herrmann, « Erziehung und Schulunterricht für Mädchen im 18. Jahrhundert », dans Wolfenbütteler Studien zur Aufklärung, n° 3, 1976, p. 101-135. Return to text

27 Voir Karl-Ernst Jeismann, « Zur Bedeutung der “Bildung” im 19. Jahrhundert », dans Karl-Ernst Jeismann et Peter Lundgreen (dir.), Handbuch der deutschen Bildungsgeschichte, vol. III, 1800-1870, Von der Neuordnung Deutschlands bis zur Gründung der Deutschen Reiches, München, Beck, 1987, p. 1-21 ; et A. Kosch, Le voyage pédestre…, op. cit., p. 192-208. Return to text

28 Ce terme recouvre à la fois des exercices de musculation, d’agilité, la callisthénie, des exercices à caractère militaire avec des armes (arc, fusil), ainsi que le jardinage, le bricolage artisanal et la marche à pied. La réflexion sur leur finalité mène à réviser la manière de s’habiller : voir article « Leibes-Uebung », dans Johann Georg Krünitz, Oekonomische Encyklopädie oder allgemeines System der Staats- Stadt- Haus- und Landwirthschaft, in alphabetischer Ordnung von Johann Georg Krünitz, Berlin, 1773-1858, vol. LXXII, p. 442-994 ; cf. infra Stuve et Villaume. Un synonyme est à cette époque « Körperbildung ». Rousseau utilise pour cela le terme « exercices » ou « exercices de corps » (Émile). Return to text

29 Voir Johann Peter Frank, System einer vollständigen medicinischen Polizey, 9 vol., Mannheim, 1779-1819, ici vol. II, 1780, p. 607-692, en part. p. 682-692. Return to text

30 Par exemple, Johann Heinrich Pestalozzi, Über Körperbildung als Einleitung auf den Versuch einer Elementargymnastik […], Aarau, 1807 ; Johann Christoph Friedrich GutsMuths, Gymnastik für die Jugend. Ein Beytrag zur nöthigsten Verbesserung der körperlichen Erziehung, Schnepfenthal, 1793, p. 182-184 ; et Johann Bernhard Basedow, Das Basedowische Elementarwerk. Ein Vorrath der besten Erkenntnisse zum Lernen, Lehren, Wiederholen und Nachdenken, 3 vol., Leipzig, Crusius, 1774, vol. I, p. 104-110. Selon Christian Daniel Voss, l’enfant appartient déjà in utero à l’État, qui doit donc se soucier de son éducation et de sa bonne santé pour en faire un citoyen utile et un bon soldat (Versuch über die Erziehung für den Staat als Bedürfniß unsrer Zeit […], Halle, 1799, p. 155 et p. 197-205). Return to text

31 Par exemple, Johann Heinrich Stuve, Kleine Schriften gemeinnützigen Inhalts, Brunswick, 1794, p. 11, p. 50, p. 86, p. 148-153 et p. 241 ; Idem, « Allgemeine Grundsätze der körperlichen Erziehung », dans J. H. Campe (dir.), Allgemeine Revision…, op. cit., vol. I, p. 233-462 (en part. p. 423-427) ; P. Villaume, « 13. Abhandlung » et « 14. Abhandlung », dans Ibid., vol. VIII, en part. p. 342-351 ; Carl Friedrich Bahrdt, « Ueber den Zweck der Erziehung », dans Ibid., vol. I, p. 1-382 ; August Hermann Niemeyer, Grundsätze der Erziehung und des Unterrichts […], Halle, 1796, p. 87-90 et p. 95-98 ; et I. Kant, « Über Pädagogik », op. cit., p. 713-746. Consulter aussi Antje Stache, Der Körper als Mitte. Zur Dynamisierung des Körperbegriffs unter praktischem Anspruch, Würzburg, Königshausen & Neumann, 2010. Return to text

32 Voir J.-J. Rousseau, Émile…, op. cit., Livre 5, p. 200 et p. 203-207 (en part. p. 206), p. 363-364 et p. 407 ; et Johann Christoph Friedrich GutsMuths, Katechismus der Turnkunst. Ein Leitfaden für Lehrer und Schüler, Frankfurt am Mayn, 1818. Return to text

33 Christoph Wilhelm Hufeland, Die Kunst, das menschliche Leben zu verlängern, Jena, 1797. Hufeland en avait déjà posé les fondements dans un exposé (Fragment über das organische Leben) à Weimar en 1792. Il y aura plusieurs nouvelles éditions, toutes remaniées et enrichies, avec, en 1805, en ajout le terme Makrobiotik dans le titre. Consulter Hans-Peter Novitzki, « Makrobiothik als Sozialanthropologie », dans Katja Regenspurger et Temilo van Zantwijk (dir.), Wissenschaftliche Anthropologie um 1800, Wiesbaden, F. Steiner, 2005, p. 33-59 ; et Klaus Pfeifer, Medizin der Goethezeit. Christoph Wilhelm Hufeland und die Heilkunst des 18. Jahrhunderts, Köln, Böhlau, 2000. Return to text

34 C. W. Hufeland, Die Kunst…, op. cit., « Vorrede », p. xii-xiv, et « Siebte Vorlesung », en part. p. 159, p. 163-165 et p. 167-173. Return to text

35 Ibid., titres des chap. ii, vii, viii, x, xix. Return to text

36 Ibid., p. 102-103, p. 111, p. 116-118, p. 159, p. 161 et p. 223. L’auteur consacre un paragraphe à l’habillement médicalement approprié pour l’enfant ; comparer avec Johann Heinrich Stuve, dans J. H. Campe (dir.), Allgemeine Revision…, op. cit., vol. I, p. 428-429. Voir l’article « Spazieren », dans J. G. Krünitz,ekonomische Encyklopädie…, op. cit., vol. CLVI, p. 583-584. Return to text

37 C. W. Hufeland, Die Kunst…, op. cit., p. 159-160. Return to text

38 Jusqu’alors, tous les mouvements corporels étaient enseignés aux enfants de la bonne société par des maîtres à danser. Return to text

39 Voir J.-J. Rousseau, Émile…, op. cit., Livre 2, p. 295-296 et Livre 3, p. 147. Consulter Norbert Schulz, Das Rousseau-Bild in der Sportpädagogik, Kritik u. Neuansatz […], Sankt Augustin, Richarz, 1982. Return to text

40 Voir Walter Sparn, « Religiöse und theologische Aspekte des Bildungsgeschichte im Zeitalter der Aufklärung », dans N. Hammerstein et U. Herrmann (dir.), Handbuch…, op. cit., p. 160. Return to text

41 Trutz Rendtorff, « Theologische Orientierung im Prozeß der Aufklärung […] », dans Aufklärung, n° 2, 1988, p. 19-33 ; et Albrecht Beutel, Kirchengeschichte im Zeitalter der Aufklärung. Ein Kompendium, Göttingen, UTB, 2009. Return to text

42 Voir Peter Villaume, dans J. H. Campe (dir.), Allgemeine Revision…, op. cit., vol. VIII. Return to text

43 Voir Christian Fürchtegott Gellert, « 11. Vorlesung », et « 12. Vorlesung », dans Idem, C[hristian] F[ürchtegott]…, op. cit., vol. VI (1784), p. 265-286 et p. 287-305. Consulter aussi W. Sparn, « Religiöse und theologische Aspekte… », op. cit., p. 134-168 ; et M. Goldfriedrich (dir.), Ganzheitlicher Religionsunterricht…, op. cit. Return to text

44 Voir Hans-Jürgen Schings (dir.), Der ganze Mensch. Anthropologie und Literatur im 18. Jahrhundert. DFG-Symposion 1992, Stuttgart, Metzler, 2016. Return to text

45 Lors de l’Aufklärung, ce terme recouvre la capacité de reconnaître et de se représenter quelque chose, de juger par soi-même, de formuler clairement des pensées et de les relier entre elles. Return to text

46 Voir Johann Bernhard Basedow, Examen in der allernatürlichsten Religion […], Leipzig 1784 ; Christian Gotthilf Salzmann, Über die wirksamsten Mittel Kindern Religion beizubringen, Leipzig, 1780 ; Georg Friedrich Seiler, Religion der Unmündigen, Erlangen, 1772 ; et Carl Friedrich Bahrdt, Katechismus der natürlichen Religion als Grundlage eines jeden Unterrichts in der Moral und Religion […], Halle, 1790. Return to text

47 Les références bibliques les plus souvent citées à ce propos sont I Co 6, 19, I Co 15, 44 et Jn 1, 14, Jn, 2, 21. Voir Christian Gotthilf Salzmann, « Zwölfte Verehrung », dans Gottesverehrungen gehalten im Betsale des Dessauischen Philanthropins, Frankfurt et alii, 1784, p. 155-172, en part. p. 162-163 (où il évoque les « gymnastischen Uebungen ») ; Idem, Heinrich Gottschalk in seiner Familie […], Schnepfenthal, 1807 (en part. chap. 24) ; Johann Christoph Friedrich Gutsmuths, Unterricht in der christlichen Religion, Schnepfenthal, 1808 ; et Idem, Katechismus der…, op. cit. Return to text

48 Voir Ibid., en part. p. 2 ; J.-J. Rousseau, Émile…, op. cit. (Livre 1, p. 31) ; aussi la partie de l’article « Leibes-Uebung » intitulée « Schönheit der Seele » (beauté de l’âme) dans J. G. Krünitz, Oekonomische Encyklopädie…, op. cit., vol. LXXII, p. 951. Return to text

49 Voir J. C. F. GutsMuths, Gymnastik…, op. cit., 1793, p. 180-182 ; et Idem, Gymnastik für die Jugend. Ein Beytrag zur nöthigsten Verbesserung der körperlichen Erziehung, Frankfurt am Mayn, 1804, p. 185-186. L’auteur parle de « natürlichen, ungezwungenen Gange » (démarche naturelle et libre), bonne pour la santé. Voir Daniel Chodowiecki, qui montre dans deux gravures intitulées « Der Spaziergang » (la promenade) (dans Goettinger Taschen-Calender vom Jahr 1779, p. 49, p. 55) le contraste entre une attitude affectée et une façon de marcher naturelle (Natürliche und affektierte Handlungen des Lebens, 1. Folge). Return to text

50 Voir J. C. F. GutsMuths, Gymnastik…, op. cit., 1804, p. 187. L’enseignant observe les progrès de l’élève pendant ces ambulations sur divers terrains. Return to text

51 Voir Ibid., p. 184-200, en part. p. 185-186 ; et A. Kosch, Le voyage pédestre…, op. cit., p. 236-239 et p. 254-259. Return to text

52 Terme méprisant (mollasson, faible, pleutre). Le grand souci des éducateurs philanthropes est de ne pas laisser les jeunes s’avachir (début d’une déliquescence physique et morale) ou être trop dorlotés par les parents. Return to text

53 Voir A. Kosch, Le voyage pédestre…, op. cit., p. 818-838 et p. 1397-1417 ; et Eadem, « “Spaziergang” vs “Wanderung”… », op. cit. Return to text

54 Voir J. C. F. GutsMuths, Gymnastik…, op. cit., 1804, p. 186. Kant emploie des métaphores pédestres pour symboliser l’émancipation de l’Homme (I. Kant, « Beantwortung der Frage… », op. cit., p. 483). Consulter aussi Bernd Jürgen Warneken, Der aufrechte Gang. Zur Symbolik einer Körperhaltung, Tübingen, Tübinger Vereinigung f. Volkskunde, 1990. Return to text

55 Voir [David Christoph Seybold], « Wanderungen des Marquis St. A… durch Deutschland », dans Deutsches Museum, n° 1, 1777, p. 261-283 et p. 519-551. Return to text

56 Voir Ernst Moritz Arnst, Germanien und Europa, Altona, s.d. [1803] ; Johann Gottlieb Fichte, Reden an die deutsche Nation, n° 4-7, Berlin, 1808 ; et Friedrich Ludwig Jahn, « Vaterländische Wanderungen », dans Idem, Deutsches Volksthum, Lübeck, Niemann, 1810, p. 439-448, ici p. 443-448. Quelques auteurs de la série Das malerische und romantische Deutschland (Ludwig Bechstein, Ferdinand Freiligrath, Theodor von Kobbe, Wilhelm Cornelius) glorifieront les vertus présumées germaniques des habitants des régions décrites. Consulter Léon Poliakov, Le Mythe aryen. Essai sur les sources du racisme et des nationalismes, Paris, Calmann-Lévy, 1971, p. 90-126. Return to text

57 Hans Erich Bödeker, « Prozesse und Strukturen politischer Bewußtseinsbildung der deutschen Aufklärung », dans Aufklärung als Politisierung…, op. cit., p. 10-31 ; et Rudolf Vierhaus, « Aufklärung und Reformzeit. Kontinuitäten und Neuansätze in der deutschen Politik des späten 18. und beginnenden 19. Jahrhunderts », dans Eberhard Weis (dir.), Reformen im rheinbündischen Deutschland, München et alii, 1984, p. 287-301. Return to text

58 Par exemple, la Werther-Tracht des rebelles du Sturm und Drang, la Altdeutsche Tracht des guerres de Libération, ou la tenue sportive et nationaliste des adeptes de Ludwig Jahn. Return to text

59 Voir Daniel Roche, La Culture des apparences […], Paris, Fayard, 1989, p. 62, p. 111, p. 194 et p. 196. Cependant, il était interdit aux fonctionnaires prussiens de porter le pantalon pendant leur service et d’abandonner la perruque (Journal des Luxus und der Moden, n° 14, juillet 1799, p. 359). Return to text

60 Voir article « Habillement » dans l’Encyclopédie Panckoucke, vol. VII : Médecine, par une société de médecins, Paris, 1798, p. 3-6 ; et J.-J. Rousseau, Émile…, op. cit., Livre 2, p. 101. Return to text

61 Basedow qualifie lui-même son établissement de Dessau de « Experimentalschule », dans J. B. Basedow et J. H. Campe, Pädagogische Unterhandlungen, op. cit., n° 1, 1777-1778, p. 23. Return to text

62 L’expérience novatrice de Franz Heinrich Ziegenhagen (brièvement professeur au Philanthropinum de Dessau), à Billwerder à partir de 1788, ne comprend pas la randonnée pédestre. C. F. Bahrdt n’envisagea de voyages pédestres dans aucun de ses établissements philanthropiques. Voir Wolfgang Griep, « Die lieben Zöglinge unterwegs. Über Schulreisen am Ende des 18. Jahrhunderts », dans Idem et alii, Reisen im 18. Jahrhundert. Neue Untersuchungen, Heidelberg, Winter, 1986, p. 152-180. Return to text

63 Le prince Leopold III Friedrich Franz von Anhalt-Dessau appuya financièrement sa fondation et y envoya son fils Friedrich. Voir Immanuel Kant, « An das gemeine Wesen », dans J. B. Basedow et J. H. Campe, Pädagogische Unterhandlungen, op. cit., n° 1, 1777, 3. St., p. 296-301 ; Johann Gottlieb Schummel, Fritzens Reise nach Dessau, Leipzig, 1776 ; Christian U. D. Freiherr von Eggers, « Briefe über eine Reise nach Dessau etc. », dans Deutsches Magazin, n° 1/1791, 1. Stück, p. 127-160, p. 265-288, ici p. 127, p. 132-160 ; et Jörn Garber (dir.), « Die Stammutter aller guten Schulen ». Das Dessauer Philanthropinum und der deutsche Philanthropismus 1774-1793, Tübingen, Niemeyer, 2008. Return to text

64 Voir Gerhard Ulrich Anton Vieth, Versuch einer Enzyklopädie der Leibesübungen, 2 vol., Berlin, 1794-1795 (en part. vol. II, p. 185-187) ; P. Villaume, « 13. Abhandlung » et « 14. Abhandlung », dans J. H. Campe (dir.), Allgemeine Revision…, op. cit., vol. VIII, p. 436-440 ; Christian Heinrich Wolke, Kurze Erziehungslehre oder Anweisung zur körperlichen, verständlichen und sittlichen Erziehung […], Leipzig, 1805, en part. p. 84-86 ; Johann Bernhard Basedow, Vorstellung an Menschenfreunde […], Hamburg, 1768, en part. § 45, p. 75 ; Idem, Das Methodenbuch für Väter…, op. cit., p. 39, p. 43, p. 46, p. 174-175 et p. 190 ; et Idem, Das Basedowische Elementarwerk…, op. cit. Return to text

65 Johann Bernhard Basedow avait été professeur au Danemark à Sorø et Altona, et précepteur à Borghorst (principauté épiscopale de Münster). Christian Heinrich Wolke avait été précepteur, en dernier lieu des enfants de Basedow, avant d’être le co-fondateur du Philanthropinum, où il devient enseignant, puis directeur (1778-1784) à la suite de Joachim Heinrich Campe (1776-1777). Return to text

66 Voir J. B. Basedow et J. H. Campe (dir.), Pädagogische Unterhandlungen, op. cit., n° 1, 1777, p. 633-634 ; Carl Spazier, Einige Bemerkungen über deutsche Schulen. Besonders über das Erziehungs-Institut in Dessau, Leipzig, 1786, en part. p. 114-118 et p. 121-122 ; Idem, Carl Pilger’s Roman seines Lebens […], vol. VIII, Berlin, 1796, p. 128-135 ; et August Friedrich Wilhelm Crome, Selbstbiographie […], Stuttgart, 1833, p. 86-97. Return to text

67 Voir Johann Bernhard Basedow, Das Basedowische Elementarwerk…, op. cit., vol. I, p. 64. Selon lui, ils empêchent l’oisiveté et les pensées néfastes qu’elle engendre à l’adolescence. Return to text

68 Christian Gotthilf Salzmann et alii, Reisen der Salzmannischen Zöglinge, 6 vol., Leipzig, Crusius, 1784-1793 (vol. I, Salzmann, s.d. [1784] ; vol. II, Salzmann, Christian Carl André, 1786 ; vol. III, André, 1787 ; vol. IV-V, GutsMuths, 1787 ; vol. VI, Salzmann, 1793), vol. I, « Vorrede », non paginée [p. 2]. Return to text

69 Entre 1774 et 1793, l’établissement a eu 187 élèves, venant de Dessau, des territoires du Saint-Empire, et de divers pays européens. Parmi eux, 71 étaient nobles, les autres originaires des Gesittete Stände. Quelques-uns étaient boursiers. Return to text

70 Voir J. B. Basedow, Das in Dessau errichtete…, op. cit., p. 18-20 (« […] in allen militärischen Bewegungen […] geübt », p. 19) ; et Idem, Das Basedowische Elementarwerk…, op. cit., vol. I, 1. Buch, Kap. 4, p. 53-59. Return to text

71 Entre 15 et 22,5 km (1 Meile = environ 7,4 km). Idem, Das in Dessau errichtete…, op. cit., p. 19. Jusqu’à 15 ans, l’élève ne doit pas rester assis plus de 3 à 4 heures par jour. Return to text

72 Le terrain avait été offert par le prince en 1780. Voir Dessauische Zeitung. Für die Jugend und ihre Freunde, Dessau, 1782-1787, n° 48, 1783, p. 377 ; J. B. Basedow, Das in Dessau errichtete…, op. cit., p. 21 ; Idem et J. H. Campe (dir.), Pädagogische Unterhandlungen, op. cit., n° 3, 1779, p. 39-41 et p. 135-137 ; et C. Spazier, Carl Pilger’s Roman…, op. cit., vol. III, p. 10-14. Return to text

73 Voir J. B. Basedow, Das in Dessau errichtete…, op. cit., p. 14-15 ; C. Spazier, Eine Bemerkungen…, 1786, op. cit., p. 130-131 ; et A. Craïs, Formes et pratiques de l’observation…, op. cit. Return to text

74 Voir [Johann Bernhard Basedow], Nachrichten von dem philanthropischen Erziehungsinstitut zu Dessau, Dessau, 1779, p. 6 et p. 13 ; Idem et J. H. Campe (dir.), Pädagogische Unterhandlungen, op. cit., n° 1, 1777, p. 148 ; et C. U. D. Freiherr von Eggers, « Briefe über eine Reise… », op. cit., p. 138-139 et p. 155-156. Return to text

75 Voir Ibid., p. 265-272. Return to text

76 Ces voyages pédestres ont continué jusqu’en 1792, sans être publiés. Return to text

77 Voir Wilhelm von Burgsdorff, Kurze Beschreibung einer Harzreise des Dessauische Erziehungsinstituts, Leipzig, 1786 ; Johann Wilhelm Ausfeld, Erinnerungen aus Christian Gotthilf Salzmanns Leben, Schnepfenthal, 1813, p. 70 ; Dessauische Zeitung. Für die Jugend…, op. cit., 1783, 1. Stück et 5.-7. Stück. Pour le détail de ces excursions voir Hermann Lorenz, « Die Schülerwanderungen am Philanthropinum zu Dessau », dans Jahrbuch für Volks- und Jugendspiele, n° 11, 1902, p. 211-229, ici p. 219-225. Une voiture accompagne toujours le groupe, afin de soulager ponctuellement les plus petits, ou éventuellement un malade, et de transporter le matériel. Return to text

78 Sorte d’écritoire de poche. Voir Dessauische Zeitung. Für die…, op. cit., n° 36, 1785, p. 281 ; et A. Kosch, Le voyage pédestre…, op. cit., p. 611-612. Return to text

79 Rédacteur du magazine pour enfants Der Kinderfreund. Return to text

80 Voir H. Lorenz, « Die Schülerwanderungen… », op. cit., p. 227-228 ; et J. B. Basedow et J. H. Campe (dir.), Pädagogische Unterhandlungen, op. cit., n° 1, 1777, p. 71-73 et p. 280-282. Return to text

81 Voir Nachrichten aus Schnepfenthal, 1786 et 1788. Consulter aussi Theo Dietrich, Mensch und Erziehung in der Pädagogik Christian Gotthilf Salzmanns 1744-1811 […], München et alii, List, 1963. Return to text

82 Entre 1784 et 1811, l’établissement a reçu 272 élèves masculins, venant aussi bien du Saint-Empire que de l’étranger ; 79 étaient nobles. Return to text

83 Voir Christian Gotthilf Salzmann, Noch etwas über die Erziehung nebst Ankündigung einer Erziehungsanstalt, Leipzig, s.d. [1784], p. 144. Mais la discipline reste au premier plan : selon Campe, l’éducateur, appelé Vater (père), est le représentant sur terre de Dieu, et les élèves, nommés Pflegesöhne (pupilles), lui doivent donc obéissance (Subordination) ; de même pour Bernhard Heinrich Blasche, Handbuch der Erziehungswisenschaft, Giessen, 1828, p. 69 (l’enseignant est « ein unmittelbares Organ der Gottheit »). Return to text

84 Voir N., « Eine Familien-Scene aus dem Salzmannischen Erziehungsverein in Schnepfenthal », Morgenblatt für gebildete Stände, n° 276, 18. Nov. 1811, p. 1101-1103 ; Christian Gotthilf Salzmann, Ueber die Erziehungsanstalt zu Schnepfenthal. Von ihrem gegenwärtigen Vorsteher C. G. Salzmann, Schnepfenthal, 1808, p. 74-84 ; Chistoph Friedrich GutsMuths, « Salzmann und seine Anstalt », Morgenblatt für gebildete Stände, n° 292, 6. Dec. 1811, p. 1165-1167 ; Ludolf Müller, Die Erziehungsanstalt Schnepfenthal 1784-1934. Festschrift aus Anlaß des 150jährigen Bestehens der Anstalt. Mit einem Geleitwort von Friedrich Ausfeld, Schnepfenthal, 1934 ; [colloque] « Die Erziehungsanstalt Schnepfenthal – verwirklichte Aufklärungspädagogik […] », dans Jahrbuch f. Erziehungs- und Schulgeschichte, n° 26, 1986, p. 11-118 ; et Rainer Lachmann, « Christian Gotthilf Salzmann – Schnepfenthal als Erziehungsanstalt der Aufklärung […] », Blätter für württembergische Kirchengeschichte, n° 107, 2007, p. 89-103. Return to text

85 C. G. Salzmann, Ueber die Erziehungsanstalt…, op. cit., p. 125-128, ici p. 126 (« eine Art von Wiedergeburt »). Return to text

86 Ibid., p. 22-40 et p. 41-52 ; voir aussi Christian Gotthilf Salzmann, Ameisenbüchlein […], Schnepfenthal, 1806, p. 77-78 ; et Idem et alii, Reisen der Salzmannischen…, op. cit., vol. 4, Leipzig, 1787, p. 235-236. Return to text

87 Voir J. C. F. GutsMuths, Gymnastik…, op. cit., 1804, p. 3 et p. 184-190. Mais il s’opposait aux exercices gymniques pour les filles, trop fragiles selon lui. Consulter Jens Brachmann, « Johann Christoph Friedrich GutsMuths – “der letzte der Philanthropen”. Zur Tagung vom 7.-9.8.2008 in Schnepfenthal », dans Mitteilungsblatt des Förderkreises Bibliothek für Bildungsgeschichtliche Forschung e.V., n° 20, 2009, p. 13-20 ; et Michael Krüger (dir.), Johann Christoph Friedrich GutsMuths (1759-1839) und die philantropische Bewegung in Deutschland, Hamburg, Feldhaus, 2010. Return to text

88 Voir C. G. Salzmann, Ueber die Erziehungsanstalt…, op. cit., p. 53-64 ; et Joachim Heinrich Campe, « Ueber die früheste Bildung junger Kinderseelen », dans Idem (dir.), Allgemeine Revision…, op. cit., vol. II, p. 280-292. Return to text

89 Voir C. G. Salzmann et alii, Reisen der Salzmannischen…, op. cit., vol. I, p. 9 ; J. W. Ausfeld, Erinnerungen aus Christian…, op. cit., p. 81, p. 126, p. 128 et p. 187 ; et Johann Friedrich Abegg, Reisetagebuch von 1798 […], Francfort-sur-le-Main, Insel, 1977 [1ère éd. 1976], p. 41-45, ici p. 42. Return to text

90 L’encyclopédie illustrée d’un enseignant complète ces visites : Benhard Heinrich Blasche, Der technologische Jugendfreund oder Unterhaltende Wanderungen in die Werkstätte der Künstler und Handwerker, 6 vol., Frankfurt, 1804-1808. Return to text

91 Voir Christian Gotthilf Salzmann et alii, Reisen der Zöglinge zu Schnepfenthal, 2 vol., Schnepfenthal, Buchhandlung der Erziehungsanstalt, 1799-1803, [vol. I, Salzmann, 1799 ; vol. II, J[ohann] W[ilhelm] Ausfeld, 1803], vol. I, p. 2-3. Return to text

92 Voir Idem et alii, Reisen der Zöglinge…, op. cit., vol. I, p. 1-2. Return to text

93 Voir Idem, Ueber die Erziehungsanstalt…, op. cit., p. 110-112 et p. 132-133. Return to text

94 Voir Idem et alii, Reisen der Salzmannischen…, op. cit., vol. I, p. 1-2 ; vol. VI, « Vorrede » (p. iii-v), et p. 2 ; Idem, Noch etwas über die Erziehung, op. cit., p. 149-150 et p. 152-154 ; J. C. F. GutsMuths, Gymnastik für die…, op. cit., 1804, p. 187. L’apprentissage de l’endurance s’oppose à la Verzärtelung (dorlotage) des enfants nobles ; cette fermeté a valu des critiques à Salzmann (voir C. G. Salzmann et alii, Reisen der Salzmannischen…, op. cit., vol. IV, p. 77). Return to text

95 Voir C. G. Salzmann et alii, Reisen der Salzmannischen…, op. cit., vol. II, p. 90-91 et vol. IV, p. 5. Consulter aussi A. Kosch, Le voyage pédestre…, op. cit., p. 614-639. Return to text

96 Voir C. G. Salzmann et alii, Reisen der Salzmannischen…, op. cit., vol. II, p. 91-92 et vol. IV, p. 5 et p. 7 ; et Idem et alii, Reisen der Zöglinge…, op. cit., vol. II, p. 15. Voir aussi note 70. Return to text

97 Voir Idem et alii, Reisen der Salzmannischen…, op. cit., vol. II, p. 89-90, 93 et vol. IV, p. 32. Return to text

98 Voir Ibid., vol. IV, p. 8 et p. 11 ; et Idem et alii, Reisen der Zöglinge…, op. cit., vol. I, p. 4-5. Dans les premières années, Salzmann dénomme ces responsabilités Amt ; plus tard, un groupe de neuf élèves, qualifié de Companie (comme à Dessau), se trouve sous la responsabilité d’un élève nommé Officier (Ibid., p. 3-4 et p. 6-7). Ils sont réveillés par des roulements de tambour. Return to text

99 Adjectif qualifiant ce qui contribue au bien public. Return to text

100 Voir Jean Paul, « Des Rektors Florian Fälbel’s und seiner Primaner Reise nach dem Fichtelberg » [1796], dans Jean Pauls Sämmtliche Werke, Berlin, 1838, p. 163-201, en part. p. 166. Return to text

101 Voir C. G. Salzmann et alii, Reisen der Salzmannischen…, op. cit., vol. I, « Vorrede » (non paginée, avant-dernière et dernière pages) ; vol. II, « Vorbericht ». Return to text

102 Voir Idem et alii, Reisen der Salzmannischen…, op. cit., vol. II-VI ; et Idem et alii, Reisen der Zöglinge…, op. cit. Dans la préface du vol. VI, Salzmann note que toutes les relations viatiques n’ont pas été imprimées. Voir aussi Johann Wilhelm Ausfeld (éd.), Der Kinderfreund aus Schnepfenthal, Schnepfenthal, n° 1, 1817 et n° 2, 1818. Return to text

103 Voir Idem, Erinnerungen aus Christian…, op. cit., p. 112, p. 155 et p. 161 ; C. G. Salzmann et alii, Reisen der Salzmannischen…, op. cit., vol. II (2e partie), vol. III, vol. IV, vol. V, p. 1-266 et vol. VI (les illustrations de ce volume ont été réalisées par deux anciens élèves) ; et Idem et alii, Reisen der Zöglinge…, op. cit. Return to text

104 Voir L. Müller, Die Erziehungsanstalt…, op. cit., p. 148. Return to text

105 Jusqu’en 1786, les filles suivaient certains cours avec les garçons. Return to text

106 André intitule leur structure Erziehungsfamilie, pour en souligner l’aspect familial, sa femme jouant le rôle de « mère » (Hausmutter), et à Eisenach, il organise les élèves en Kinderrepublik (république des enfants) (Christian Carl André, Die Kinderstube, oder praktische Details und Vortheile bei der Erziehung und dem Unterrichte der Kinder von jedem alter und Geschlecht aus den gebildeten Ständen für Eltern, angehende Erzieher und Erzieherinnen, vol. I, Königslutter, 1798, p. 42-68). L’établissement d’Eisenach comptait vingt élèves de 5 à 16 ans, venant de tout le Saint-Empire et de l’étranger. Voir Idem, Bildung der Töchter…, op. cit. ; Idem, « Kurze Nachricht über… », op. cit., en part. p. i-x ; et [Anonyme], « Die Andreische weibliche Erziehungs-Familie zu Eisenach betreffend », dans Genius der Zeit, n° 12, 1797, p. 195-213. Consulter aussi Adolf Teutscher, « Die Erziehungsanstalten des Philanthropisten Christian Carl André », Zeitschrift für Geschichte der Erziehung und der Unterrichts, n° 5, 1915, p. 123-131 ; et Reinhard Bolz, « Zum Wirken Christian Carl Andrés für eine philanthropistische Mädchenerziehung in Schnepfenthal und Gotha », dans Jahrbuch für Erziehungs- und Schulgeschichte, n° 26, 1986, p. 65-70. Return to text

107 Voir C. C. André, Bildung der Töchter…, op. cit., p. iii et p. 17-18 ; Idem, « Kurze Nachricht über… », op. cit., p. 49-69 ; et [Anonyme], « Die Andreische… », op. cit., p. 199 et p. 210-211. Return to text

108 Voir C. C. André, Die Kinderstube…, op. cit., p. viii-ix, et p. 83-84 ; Idem, « Kurze Nachricht über… », op. cit., p. 30-31 ; et Idem et Johann Matthaüs Bechstein, […] Jahrgang der gemeinnützigen Spaziergänge auf alle Tage im Jahr für Eltern, Hofmeister, Jugendlehrer und Erzieher […] (vol. I, 1790 – vol. V, 1797), ici n° 1, 1790, « Vorrede », en part. p. xxvii et p. xxxi. Return to text

109 Voir [Christian Carl André], Kleine Wandrungen, auch Größere Reisen der weiblichen Zöglinge zu Schnepfenthal, Leipzig, 1788, p. v-xiv ; et Idem, Die Kinderstube…, op. cit., p. 60-61 et p. 63. Return to text

110 Voir Idem, « Kurze Nachricht über… », et op. cit., p. 32 ; J. C. F. GutsMuths, Gymnastik…, op. cit., 1804, p. 509-510. Return to text

111 Par exemple, André interdit les corsets baleinés que le savant Samuel T. von Sömmering avait trouvés malsains. L’habillement de ses élèves a été conçu par un médecin de Bückeburg. Voir C. C. André, Bildung der Töchter…, op. cit., p. v ; Kap. iv, p. 20-22 et p. 24 ; et L. Müller, Die Erziehungsanstalt…, op. cit., p. 123-124. Return to text

112 Voir [C. C. André], Kleine Wandrungen…, op. cit. Return to text

113 Voir J. M. Bechstein, […] Jahrgang der gemeinnützigen Spaziergänge, op. cit., en part. « Vorrede » du vol. I et du vol. III de la première année. Return to text

114 Voir Hanno Schmitt, « Politische Reaktionen auf die Französische Revolution in der philanthropischen Erziehungsbewegung in Deutschland », dans Ulrich Herrmann et Jürgen Oelkers (dir.), Französische Revolution und Pädagogik der Moderne. Aufklärung, Revolution und Menschenbildung im Übergang vom Ancien Régime zur bürgerlichen Gesellschaft, Beltz, Weinheim et alii, Beltz, 1990, p. 163-184. Return to text

115 Voir A. Kosch, Le voyage pédestre…, op. cit., p. 376-379 ; pour les références bibliographiques exactes des auteurs cités infra : Ibid., p. 1325-1343 et p. 1382-1384. Return to text

116 Voir « Plan und Methode der Erziehungsanstalt in Ploen », dans Genius der Zeit, n° 1, 1794, p. 383-402, ici p. 393 ; voir aussi Zeitschrift des Vereins für Lübeckische Geschichte und Altertumskunde, n° 44, 1964, p. 65. Return to text

117 Voir Ludwig Voigt, « Reise der Zöglinge des Lübeckischen Erziehungsinstituts nach Hamburg bei Gelegenheit der Blanchardschen Luftreise », Braunschweigisches Journal, n° 1, 1788, p. 122-124. Return to text

118 Voir Ludwig Friedrich Gottlob Ernst Gedike, Lectionsplan des Bauzner Gymnasiums […], s.l., s.d. [1802], p. 30. Return to text

119 Voir Johann Ernst Plamann, Einzige Grundregel der Unterrichtskunst nach Pestalozzi’s Methode, Halle, 1805 ; et Idem, Anordnung des Unterrichts für die Pestalozzische Knabenschule in Berlin, Berlin, 1805. Return to text

120 Mathilde Lerenard et Pauline Pujo, « Introduction », Lumières, n° 32 (« L’Innovation pédagogique des Lumières »), 2018, p. 5. Return to text

121 Juvénal, Satires, X, éd. de Pierre de Labriolle et François Villeneuve, trad. par Olivier Sers, Paris, Les Belles Lettres, 2002, p. 134. Return to text

122 Voir A. Kosch, Le voyage pédestre…, op. cit., p. 403-407. Return to text

123 Voir J. C. F. GutsMuths, Gymnastik…, op. cit., 1793 ; et Idem, Spiele zur Übung und Erholung des Körpers und Geistes. Für die Jugend, ihre Erzieher und alle Freunde unschuldiger Jugendfreuden, Schnepfenthal, 1796, remaniés par F. W. Klumpp en 1845 et 1847 (Stuttgart, Hoffmann) en véritables manuels de discipline et d’exercices militaires. Return to text

124 Voir Idem, Turnbuch für die Söhne des Vaterlandes, Frankfurt am Mayn, 1817, « Einleitung », p. xvi et p. 279-285. Déjà dans Idem, Gymnastik…, op. cit., 1804, le § xvii (« Kriegsübungen zu gymnastischem Gebrauch ») avait remplacé l’ancien § xiv (« Militärische Übungen ») de 1793, et le § xviii (« Das Werfen, und Schießen ») avait été ajouté. Le paragraphe Militär-Uebung, Soldaten-Spiel dans l’article « Leibes-Uebung » de J. G. Krünitz, Oekonomische Encyklopädie…, op. cit. (vol. LXXII, ici p. 736-739), montre que la frontière entre exercices gymniques et entraînement militaire était alors très mince. Après la mort de Salzmann, les Soldatenspiele (jeux militaires) en plein air deviennent banals (voir Der Kinderfreund aus Schnepfenthal, n° 1, 1817, p. 379). Return to text

125 Voir F. L. Jahn, « Vaterländische Wanderungen », op. cit., p. 25, p. 241-251, p. 441 et p. 443-448. Consulter aussi Wolfgang Emmerich, Zur Kritik der Volkstumsideologie, Francfort-sur-le-Main, Suhrkamp, 1971, en particulier p. 22-65 ; et Werner Bergmann, « Jahn, Friedrich Ludwig », dans Wolfgang Benz (dir.), Handbuch des Antisemitismus, vol. 2/1, Personen A-K, Berlin, De Gruyter Saur, 2009, p. 403-406. Return to text

126 Voir [Friedrich Johannes Frommann], Taschenbuch für angehende Fußreisende. […], Jena, 1843, Einleitung, p. 1-3. Return to text

127 Voir Ch[ristian] L[udwig] Fecht, Der Fußwanderer, oder : wie man reisen soll […], Heidelberg, 1824 ; O[tto] F[riedrich] Wehrhan, Familienreise nach Frankreich und Abstecher in’s Campanerthal, Liegnitz, 1834 ; et Karl August Engelhardt et Dankegott Immanuel Merkel, Neuer Kinderfreund, 12 vol., 1794-1798, en part. vol. VIII, 4. St. et vol. IX, 1. et 2. St. Return to text

128 Quelques guides pour voyageurs pédestres explicitement destinés à la jeunesse cultivée outre aux adultes : Heinrich Clauren [= Carl Gottlieb Samuel Heun], Vertraute Briefe an alle edelgesinnte Jünglinge die auf Universitäten gehen wollen, Leipzig, 1792, en part, p. 28-38 ; F. J. Frommann, Taschenbuch…, op. cit. ; et Ernst Heinrich Zober, Der deutsche Wanderer, Halle, 1822. Return to text

129 Pour le détail voir A. Kosch, Le voyage pédestre…, op. cit., p. 1232-1239 et p. 1382-1384. Return to text

130 Par exemple, Die Wanderer um die Welt. Länder- und Völkerkunde in Reisebeschreibungen […], 6 vol., Stuttgart, 1838-1846 ; et [Anonyme], Spaziergänge zu verschiedenen Völkern der Erde, 1 vol., Hanau, 1834. Return to text

131 Voir J. C. F. GutsMuths, Spiele zur Übung…, op. cit., p. 336-342 ; A. Kosch, Le voyage pédestre…, op. cit., p. 916-917. Return to text

132 Voir Hans-Heino Ewers et alii, « Kinder- und Jugendzeitschriften », dans Von Almanach bis Zeitung. Ein Handbuch der Medien in Deutschland 1700-1800, München, Beck, 1999, p. 137-156 ; Theodor Brüggemann et alii, Handbuch zur Kinder- und Jugendliteratur, vol. I, Von 1750 bis 1800, Stuttgart, Metzler, 1982 ; Ibid., vol. II, Von 1800 bis 1850, Stuttgart, 1998 ; et Ludwig Fertig, « Buchmarkt und Pädagogik 1750-1850. Eine Dokumentation », dans Archiv für Geschichte des Buchwesens, n° 57, 2003, p. 1-146. Return to text

133 Consulter Matthias Heinzel, « Lehrreiche Unterhaltungsbücher, verfasst “um in einem jungen Kopfe aufzuräumen”. Realienbücher, Kinderfreunde, Reisebeschreibungen », dans Elmar Mittler et Wolfgang Wangerin (dir.), Nützliches Vergnügen. Kinder- und Jugendbücher der Aufklärungszeit aus dem Bestand der Niedersächsischen Staats- und Universitätsbibliothek Göttingen und der Vordemann-Sammlung, Ausstellungskatalog, Göttingen, Universitätsverlag Göttingen, 2004, p. 101-103 ; et Bodo Kayser, « “…einen wünschenswürdigen Geschmack an ernsthaften und nützlichen Unterhaltungen”. Reiseliteratur für Kinder und Jugendliche », dans Ibid., p. 127-132. Return to text

134 Voir Christian Carl André, Lustige Kinderbibliothek, 2 vol., Marburg, 1787-1789 ; et Joachim Heinrich Campe, Erste Sammlung merkwürdiger Reisebeschreibungen für die Jugend (12 vol., Hamburg, 1785-1793 ; 6 vol., Braunschweig, 1794-1801). Return to text

135 Voir C. G. Salzmann et alii, Reisen der Salzmannischen…, op. cit., vol. I, « Vorbericht », s.p. ; Ibid., vol. II, « Vorbericht an die Herren Recensenten ». Return to text

136 Ce souci des « bonnes » lectures culminera dans les longues listes de livres recommandables établies par Karl Preusker, Über Jugendbildung […], en part. vol. I-III, Leipzig, 1837-1838 ; voir aussi Ferdinand Adrian, Der deutsche Handwerksbursche […], Mannheim, 1845, p. 20-25. Return to text

Illustrations

References

Bibliographical reference

Arlette Kosch, « Le voyage pédestre, un outil pédagogique novateur de la « Spätaufklärung » », Source(s) – Arts, Civilisation et Histoire de l’Europe, 18 | 2021, 13-37.

Electronic reference

Arlette Kosch, « Le voyage pédestre, un outil pédagogique novateur de la « Spätaufklärung » », Source(s) – Arts, Civilisation et Histoire de l’Europe [Online], 18 | 2021, Online since 21 septembre 2023, connection on 09 décembre 2024. URL : https://www.ouvroir.fr/sources/index.php?id=71

Author

Arlette Kosch

Arlette Kosch est agrégée d’allemand, docteure en études germaniques et membre de l’UR 3556 REIGENN (Sorbonne Université). / Arlette Kosch, a recipient of the agrégation, holds a PhD. in German studies and is a member of the research unit UR 3556 REIGENN (Sorbonne Université). / Arlette Kosch ist Inhaberin der agrégagation im Fach Deutsch, Doktorin der Germanistik und Mitglied der UR 3556 REIGENN (Sorbonne Université).

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