Ce projet (PIR-UHA), porté par Teva Meyer, propose de mener des travaux exploratoires sur la géopolitique des corridors d’approvisionnement en uranium naturel de l’industrie nucléaire européenne. Il vise à identifier les itinéraires de transports de la matière depuis son extraction au Kazakhstan jusqu’au continent européen et à documenter la part des facteurs géopolitiques dans la détermination de ces corridors. Il s’intéresse donc au système d’acteurs responsables de ces transports, à leurs stratégies ainsi qu’aux facteurs qui déterminent ces tracés, et plus particulièrement aux rôles des représentations des risques géopolitiques associées à l’approvisionnement en combustibles nucléaires. À ce stade, il ne couvre qu’un échantillon de ces corridors : le transport d’uranium naturel jusqu’aux usines de conversion, du Kazakhstan à la France. Alors que de nombreux travaux ont été menés sur la géopolitique des tubes, les corridors de l’uranium n’ont pour l’instant jamais été étudiés. Tandis que l’énergie nucléaire connaît un regain d’intérêt tant à l’échelle française qu’européenne, ce déficit de connaissances sur les routes de l’uranium constitue un risque non négligeable pour la sécurité énergétique. Il s’appuie sur un croisement méthodologique entre les outils de la géopolitique critique, ceux de l’approche follow the things, ainsi que de la géographie des risques. Opérationnellement, les données seront récoltées par un travail de constitution de corpus documentaire sur la littérature grise et la presse spécialisée dans le nucléaire, ainsi que par un ensemble d’entretiens semi-directifs menés à Paris, Luxembourg et Vienne.