Migration(s) et langues ; langues et espace(s) https://www.ouvroir.fr/cpe/index.php?id=85 Titre précédent fr mer., 27 avril 2022 16:47:18 +0200 mer., 21 sept. 2022 11:57:32 +0200 https://www.ouvroir.fr/cpe/index.php?id=85 0 Présentation https://www.ouvroir.fr/cpe/index.php?id=903 jeu., 28 avril 2022 10:50:12 +0200 https://www.ouvroir.fr/cpe/index.php?id=903 La politique française d’immigration (1945-2015) https://www.ouvroir.fr/cpe/index.php?id=904 De 1945 à 2015, la France a essayé de définir une politique d’immigration, mais a rencontré de nombreuses difficultés pour y parvenir. Pendant les années 1955‑1974, les institutions politiques ne parvinrent pas à suivre la demande du marché du travail. Puis il y eut la crise économique de 1973. Dans les années 1980, la politique de rapprochement familial se conjugua à la montée du chômage. Les années 1990 furent un tournant avec l’européanisation des politiques nationales d’immigration et une approche de la migration de plus en plus sécuritaire. Au début des années 2000, ce furent les attaques terroristes, et en 2015 l’afflux de réfugiés et nouveaux arrivants venant travailler en France. La France, qui est le plus ancien pays d’immigration en Europe, reconnaît à peine cette réalité. Son modèle d’assimilation a viré vers l’intégration et le vivre ensemble. L’Europe influence de plus en plus le contenu de la citoyenneté. C’est en prenant en compte tous ces changements que la politique l’immigration en France doit être redéfinie. From 1945 to 2015, France tried to define an immigration policy, but encountered many difficulties to achieve it. During the years 1955‑1974, political institutions failed to keep up with the demands of the labour market. Then there was the economic crisis of 1973. In the 1980s, the family reunification policy was coupled with rising unemployment. The 1990s were a turning point with the Europeanization of national immigration policies and an approach increasingly secure to migration. In the early 2000s there were the terrorist attacks, and in 2015 the influx of refugees and newcomers coming to work in France. France, the oldest immigration country in Europe, hardly acknowledges this reality. Its assimilation model has moved towards integration and living together. Europe is increasingly influencing the content of citizenship. It is by taking into account all these changes that the immigration policy in France must be redefined. Dal 1945 al 2015, la Francia ha voluto dedinire una politica migratoria, ma ha incontrato una massa di difficoltà dall’inizio per farlo : l’importanza della richiesta di manodopera quando le legge e il diritto nazionale non arrivavano a seguire (1955‑1974), la crisi economica del 1973 in un periodo di ricongiungimento familiare e di disoccupazione (anni 1980). Il cambio avviene negli anni 1990 coll’europeisazzione della politica dei flussui migratori e la securizzazione delle frontiere (anni 1990), poi il terrorismo internazione all’inizio del XXI seccolo ed i flussi di rifugizti del 2015. La Francia è il primo paese d’immigrazione in Europa storicamente ma incontra difficoltà a riconoscere questa realtà. Il suo modello assimilazionista si è calbiato nell’integrazione e il vivere insieme. L’Europa interviene sempre più nel contenuto della cittadinanza. Tutti questi cambiamenti hanno contribuito a definire la politica francese d’immigrazione. jeu., 28 avril 2022 10:50:42 +0200 https://www.ouvroir.fr/cpe/index.php?id=904 Les politiques françaises d’immigration et le traitement de la différence culturelle https://www.ouvroir.fr/cpe/index.php?id=920 En France, les attentes à l’égard des immigrés ont été façonnées par une conception spécifique de la nationalité et de la citoyenneté (le « modèle républicain ») qui implique une conformité culturelle et une adhésion morale aux valeurs de la République. En revenant sur le traitement de l’altérité culturelle et linguistique dans les colonies et dans l’hexagone, on montre comment les politiques visant à intégrer les immigrés ont souvent été et continuent d’être l’occasion d’une rhétorique d’altérisation culturelle, et comment l’idéologie universaliste qui sous-tend le modèle républicain peut paradoxalement inspirer et légitimer des pratiques d’exclusion et de minorisation. In France, expectations with regards to immigrants have been shaped by a specific conception of nationality and citizenship: the so called Republican model that combines an universalistic ideology and assimilationist policies. Looking back over the management of cultural and linguistic diversity within France and in the french colonies, the article shows that this model has justified in the past and still perpetuates minorization practices. In Francia, le attese nei confronti degli immigrati sono state condizionate da un concetto specifico della nazionalità e della cittadinanza (il "modello repubblicano"), il quale implica una conformità culturale e un’adesione morale ai valori della Repubblica. Riconsiderando il trattamento dell’alterità culturale e linguistica nelle colonie e nell’esagono, si evidenzia come le politiche miranti ad integrare gli immigrati continuano spesso a fornire il destro come nel passato ad una retorica di alterizzazione culturale, e come l’ideologia universalista che sottende il modello repubblicano può paradossalmente ispirare e legittimare pratiche di esclusione e di minorizzazione. jeu., 28 avril 2022 10:50:53 +0200 https://www.ouvroir.fr/cpe/index.php?id=920 Puissances et impuissances des politiques et des idéologies linguistiques : approche matérialiste des pratiques langagières https://www.ouvroir.fr/cpe/index.php?id=933 Les débats d’aujourd’hui sur la place des langues et cultures d’origine des migrants dans les sociétés d’accueil, mais également les débats sur les langues minoritaires dérivent sur les courants identitaires et culturalistes faute d’ancrage dans les réalités des pratiques langagières concrètes des locuteurs. En effet, pour comprendre la réalité des pratiques langagières, il convient de les remettre dans leur contexte historique, social, politique et économique. Les langues n’existent pas par elles-mêmes et pour elles-mêmes, comme symboles ou comme systèmes sémiotiques autonomes et détachés de la réalité matérielle : les langues n’existent que par leurs locuteurs qui sont des êtres humains engagés dans des rapports sociaux concrets. Pour analyser les rapports entre les langues, et notamment les rapports de force entre les langues, il convient d’analyser d’abord les rapports sociaux des locuteurs de ces langues et la réalité matérielle dans laquelle ils vivent. Power and powerlessness of language policies and ideologies: a materialistic approach to language practices. Today’s debates on the place of the languages and cultures of origin of migrants in host societies, as well as debates on minority languages, derive from the identity and culturalist currents, which lack an anchoring in the realities of the concrete language practices of speakers. In order to understand the reality of language practices, it is necessary to put them in their historical, social, political and economic context. Languages do not exist by themselves and for themselves, as symbols or semiotic systems autonomous and detached from material reality: languages exist only by their speakers who are human beings engaged in concrete social relations. In order to analyse the relations between languages, and in particular the balance of power between languages, it is necessary to first analyse the social relations of the speakers of these languages and the material reality in which they live. Potenza e impotenza delle politiche e delle ideologie linguistiche: un approccio materialistico alle pratiche linguistiche. I dibattiti odierni sul luogo delle lingue e delle culture d’origine dei migranti nelle società ospitanti, ma anche quelli sulle lingue minoritarie, derivano sulle correnti culturaliste e delle ideologie del identità, che non sono ancorate nella realtà delle pratiche linguistiche concrete dei locutori. Per comprendere la realtà delle pratiche linguistiche è necessario inserirle nel loro contesto storico, sociale, politico ed economico. Le lingue non esistono da sole e per se stesse, come simboli o sistemi semiotici autonomi e distaccati dalla realtà materiale: le lingue esistono solo dai loro locutori, esseri umani impegnati in concrete relazioni sociali. Al fine di analizzare le relazioni tra le lingue, e in particolare l’equilibrio di potere tra le lingue, è necessario innanzitutto analizzare le relazioni sociali dei locutori di queste lingue e la realtà materiale in cui vivono. jeu., 28 avril 2022 10:51:01 +0200 https://www.ouvroir.fr/cpe/index.php?id=933 L’interculturel à l’épreuve de la contextualisation https://www.ouvroir.fr/cpe/index.php?id=947 Cet article a pour but de mettre en lumière la notion de « contextualisation » en sciences humaines, en particulier dans la didactique des langues, en prenant l'interculturel comme exemple par excellence. L'éducation interculturelle, telle qu'on l’entend de nos jours, est fortement immergée dans la société où elle s'opère, en agissant sur des objets différents. Les enfants japonais élevés en dehors de l'Archipel juste après la guerre en Chine ou dans les années 1970 ainsi que les immigrés latino-américains dans les années 1990 en sont des illustrations. La représentation de l'interculturel varie en fonction du contexte de l'émergence de la notion, commençant par l'aspect thérapeutique jusqu'à la communication interpersonnelle, sans oublier pour autant la présence des minorités sociales. This article aims to highlight the values of the contextualization of the scientific notion in the human sciences, in particular in the didactics of languages, taking the intercultural as an example par excellence. Intercultural education as we understand it today is strongly immersed in the society in which it operates, by acting on different objects; Japanese children brought up outside the Archipelago just after the war in China or in the 1970s, as well as Latin American immigrants in the 1990s, for example, are illustrations of intercultural studies. The representation of interculturality varies according to the context of the emergence of the notion, starting from the therapeutic aspect to the interpersonal communication, without forgetting the presence of the social minorities. jeu., 28 avril 2022 10:51:07 +0200 https://www.ouvroir.fr/cpe/index.php?id=947 Les droits linguistiques sont-ils solubles dans l’espace ? https://www.ouvroir.fr/cpe/index.php?id=957 La réflexion n’envisage pas les droits linguistiques comme droits reconnus à des communautés vivant sur un territoire particulier, mais en tant que droits humains individuels, ce qui pourrait alors entraîner leur déconnexion de l’espace et leur dilution dans la mobilité. L’examen de la question passe par une première étape qui permet d’examiner si les droits linguistiques ainsi définis résistent au déplacement dans l’espace. Puis, de façon essentielle, l’étude de la mise en rapport des droits individuels avec l’espace, leur assignation à un territoire conclue à plus d’inconvénients que d’avantages, pour aboutir à l’affirmation que c’est une conception surannée et fondamentalement assimilatrice qui lie la langue à la collectivité et le droit linguistique au territoire où vit cette collectivité, faisant grandement fi des droits linguistiques individuels. The contribution considers linguistic rights not as collective rights linked to a special territory, but as individual human rights detached from a geographical region and broken open by geographical mobility. The contribution starts examining the question whether the linguistic rights, as defined as individual rights, can withstand geographical change. The linkage of individual human rights to a geographical space, its connection to a special territory, contains inherent disadvantages. It leads to the conclusion that only an outdated and deeply assimilatory perception can tie language to a group and a linguistic right to a territory, thereby undermining mostly individual linguistic rights. Der Beitrag betrachtet Sprachrechte nicht als Kollektivrechte, die mit einem besonderen Territorium verbunden sind, sondern als individuelle Menschenrechte, losgelöst vom geographischen Raum und aufgelöst durch die Mobilität. Die Überlegung beginnt mit der Untersuchung der Frage, ob als Individualrechte definierte Sprachrechte der räumlichen Veränderung standhalten. Die Bindung individueller Menschenrechte an den Raum, ihre Verknüpfung mit einem besonderen Territorium birgt inhärente Nachteile und führt zum Schluss, dass nur eine überholte und zutiefst assimilatorische Sichtweise Sprache an die Gruppe und Sprachrecht an ihr „angestammtes“ Territorium binden kann, was individuelle Sprachrechte größtenteils unterminiert. jeu., 28 avril 2022 10:53:03 +0200 https://www.ouvroir.fr/cpe/index.php?id=957 Les effets de la frontière sur les pratiques linguistiques dans le Rhin supérieur https://www.ouvroir.fr/cpe/index.php?id=971 Dans cet article nous présentons les objectifs, la méthodologie ainsi que quelques résultats obtenus dans le cadre du projet ANR/DFG « FLARS — Frontière linguistique au Rhin supérieur », dans lequel il s’agissait d’explorer l’émergence d’une nouvelle limite « linguistique », superposée à la frontière étatique, au sein de l’espace dialectal alémanique. Le travail a porté à la fois sur la production linguistique des locuteurs dialectophones de cet espace ainsi que sur leurs représentations sociolinguistiques de cet espace, des variétés linguistiques qui y sont parlées ainsi que de la frontière qui sépare l’Alsace du Pays de Bade. Les premiers résultats montrent effectivement que sur le plan linguistique, les phénomènes de divergence prennent le pas sur les phénomènes de convergence, en raison de la pression des standards nationaux sur les variétés d’alémanique parlées des deux côtés du Rhin. Sur le plan représentationnel, les phénomènes de distanciation et les marques d’altérité semblent également l’emporter sur le sentiment d’appartenance à un espace linguistique commun. This contribution presents the approach, methodological issues, as well as some first results of the Franco-German basic research project « Effects of the national border on the linguistic situation in the Upper Rhine area (FLARS) », that was financially supported by the ANR and the DFG. The project investigates the emergence and the nature of this linguistic border and its interdependence with the political border. On both sides of the Rhine, about 300 informants were asked about the way they speak their Alemannic dialect and about what they think about it, about the people speaking it and about the border region they are living in. A first analysis shows that dialectal features are better preserved on the Alsatian side than of the Baden side. The analysis of the dialect speakers’ sociolinguistic representations reveals that the dialectal/linguistic proximity is not a sufficient condition for evoking a “transnational language” in this region, as other aspects of their lives, lifestyles and identities are considered as different. In diesem Beitrag werden der Forschungsrahmen sowie einige Ergebnisse des von der DFG und der ANR ko-finanzierten Kooperationsprojekts « Auswirkungen der Staatsgrenze auf die Sprachsituation im Oberrheingebiet (FLARS) » vorgestellt. Im Projekt wird untersucht, ob und wie eine „sprachliche“ Grenze entsteht und wie sie mit der politischen Grenze zusammenhängt. Anhand der Varietäten des Alemannischen dies- und jenseits der Grenze wird geprüft, ob sich das historische Dialektkontinuum aufgelöst hat; ebenso werden die grenzbezogenen sprachlichen Ideologien, die Einstellungen zu den beteiligten Sprachformen (représentations sociolinguistiques) und die diesbezüglichen Vorstellungen analysiert. In diesem Zusammenhang wird festgestellt, dass die staatlich-nationale Grenze, mit den dazugehörenden Amtssprachen, die Vorstellungen stark prägt, sowie die Wahl der Wörter, die diese Vorstellungen verbalisieren, sodass die proximus alter-Stellung immer mehr zur alter-Stellung rückt. jeu., 28 avril 2022 10:54:09 +0200 https://www.ouvroir.fr/cpe/index.php?id=971 Représentations des langues, accents et régionalismes d’Alsace. Étude empirique et sociolinguistique https://www.ouvroir.fr/cpe/index.php?id=986 Au cours de l’histoire, les statuts et usages des langues traditionnellement en présence en Alsace n’ont cessé de varier. L’objectif de cette étude a été de voir où semblaient en être les attitudes et représentations des Alsaciens envers ces langues aujourd’hui : dans une logique de valorisation, ou au contraire de dévalorisation et stigmatisation ? Ce sont des parlers dialectaux et de l’allemand dont il a été question, mais également du français sous sa forme standard et régionale (accent intonatif et emplois lexicaux). L’étude est basée sur l’analyse de discours produits dans le cadre d’entretiens semi-directifs, auprès de dix informateurs alsaciens âgés de 19 à 26 ans, dialectophones ou non. Les observations semblent bien faire état d’une rupture avec les générations précédentes, puisque de manière générale l’alsacien tout comme les particularités régionales du français sont peu dévaluées. C’est cependant une fonction essentiellement symbolique qui est valorisée. Toute fonctionnalité de l’alsacien est ainsi niée, tandis que l’utilisation d’un français régional reste limitée, par rapport à une variété plus standard — nuançant ainsi les observations. Throughout history, the status and uses of the languages traditionally present in Alsace have constantly varied. The aim of this study was to observe the attitudes and representations which the people in Alsace have of these languages at the present time: how far is each of them now perceived as status-enhancing, depreciating, stigmatizing? The languages here mentioned are the Alsatian dialects, German, as well as French in its standard and regional varieties (intonation accent and lexical uses). The study is based on discourse analysis of ten semi-directive interviews with Alsatian informants aged between 19 and 26, including both dialect and non-dialect speakers. The observations appear to reveal a break with previous generations, since in general the Alsatian dialects as well the regional features of French hardly appear to be devalued. However, it is mainly the symbolic function of the language that is highlighted. No recognition of Alsatian as being useful is expressed, while the use of regional French remains limited, as opposed to the standard variety – which somewhat tempers our observations. Im Laufe der Geschichte des Elsass haben sich Status und Gebrauch der vorhandenen Sprachvarietäten verändert. Das Ziel dieser Arbeit besteht darin, zu erfahren wie sich die Attitüden und Sprachvorstellungen der Elsässer heute abzeichnen: werden gewisse Sprachvarietäten aufgewertet oder im Gegenteil stigmatisiert und abgewertet? Es geht nicht nur um Dialekt und Standarddeutsch, doch auch um Französisch, sowohl in seiner Standardvarietät als auch in seiner regionalen Form (Wort- und Satzbetonung; Lexikales). Die Arbeit stützt sich auf die Diskursanalyse von teilweise gesteuerten Gesprächen mit 19- bis 26jährigen Mundartsprechern und Nicht-Mundartsprechern. Es scheint ein Bruch vorhanden zu sein, zwischen dieser Generation und den vorangehenden, da im Allgemeinen Elsässisch und regionale Merkmale des Französischen wenig angeprangert werden. Deren symbolische Funktionen werden besonders aufgewertet. Elsässisch wird überhaupt nicht mehr als funktionelle Varietät angesehen, das Regionalfranzösische scheint nur bedingt eingesetzt zu werden, im Vergleich zum Standard, was unseren Beobachtungen damit eine gewisse Distanz verleiht. jeu., 28 avril 2022 10:54:18 +0200 https://www.ouvroir.fr/cpe/index.php?id=986