literary translation https://www.ouvroir.fr/cpe/index.php?id=213 Entrées d’index fr 0 The Elephant in the Dark: Corpus-Based Descriptions of Translators’ Style https://www.ouvroir.fr/cpe/index.php?id=205 The corpus-based method of describing translators’ style views style as a matter of “recurring patterns of linguistic behavior” (Baker 2000: 245). Taking the example of a study which applies the “methodology for investigating the style of a literary translator” (Baker 2000: 241), this paper reveals that firstly, in spite of the large amount of data-processing they require, such studies lack descriptive efficiency and yield only partial glimpses of the translator’s linguistic and stylistic habits in a particular translation, and secondly, that this approach diffuses false assumptions about non-corpus resources in translation practice and research. Moreover, as the case study reveals, an approach which applies analytical criteria that are selected without reference to any reading of the source or target texts cannot achieve more than a few lines of the translator’s “thumb-print” (Baker 2000: 245), and can only result in conclusions resembling those which Rumi’s wise men drew concerning the elephant they touched in the dark: each man felt a different part of the animal and came up with a different description of its nature. An application of Berman’s method for describing and explaining a translator’s choices (Berman 1995) will here counter the corpus-based methodology, and will support the idea that a translator’s style may very well lie in the unique choices which the corpus-based approach casts aside. The paper thus shows that a general picture of the translator as “sujet traduisant,” combined with thorough reading of the texts prior to analysis, allows the researcher to move beyond the level of description, and to produce a far more complete picture of the translator’s strategies. La méthode qui propose de décrire le style des traducteurs à travers l’analyse de corpus présente le style d’un traducteur comme étant surtout une question de « schémas de comportements linguistiques » (Baker 2000 : 245). Prenant l’exemple sur une étude qui applique cette « méthodologie pour examiner le style d’un traducteur littéraire » (Baker 2000 : 241), l’article démontre que, malgré l’importante quantité de données qu’il appartient à ces études de traiter, celles-ci manquent d’efficacité descriptive, ne donnant que des appréciations partielles quant aux habitudes linguistiques et stylistiques d’un traducteur. Aussi cette méthode diffuse-t-elle de fausses présomptions concernant les outils « hors corpus » dont disposeraient les traducteurs et les chercheurs. L’étude examinée ici révèle en outre qu’une approche appliquant des critères analytiques sélectionnés en amont sans référence à une lecture des textes source ou cible ne peut produire qu’une esquisse de l’« empreinte digitale » du traducteur (Baker 2000 : 245). Cette méthode n’est donc susceptible de générer que des conclusions semblables à celles tirées par les sages de Rumi concernant un éléphant qu’ils avaient touché dans l’obscurité : chaque sage n’ayant touché qu’une partie de l’animal, tous en donnèrent des descriptions qui différaient fortement l’une de l’autre. Une application de la méthode proposée par Antoine Berman (Berman 1995) visant à décrire et à élucider les choix d’un traducteur soutient ici l’idée que le style d’un traducteur pourrait très bien s’exprimer dans ces choix uniques que la méthodologie fondée sur les corpus écarte de son champ d’analyse. Enfin, le présent article démontre qu’une image générale du traducteur en tant que « sujet traduisant » (Berman 1995 : 16) complétée par la lecture approfondie des textes constituent des préalables à l’analyse qui permettent au chercheur d’aller au-delà de la description et d’obtenir une image plus complète des stratégies du traducteur. mer., 27 avril 2022 17:10:34 +0200 lun., 06 nov. 2023 11:50:39 +0100 https://www.ouvroir.fr/cpe/index.php?id=205